Gaza : Netanyahou et Poutine s’entretiennent pendant 50 minutes au téléphone
Vladimir Poutine a longuement discuté avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, ont indiqué l’exécutif de l’État hébreu et le Kremlin ce 10 décembre. Le Chef d'État israélien s'est plaint des positions russes face au conflit à Gaza, tandis que Poutine a jugé primordial de sauver les vies civiles.
Benjamin Netanyahou et Vladimir Poutine se sont entretenus au telephone ce 10 décembre, a rapporté le bureau du chef du gouvernement israélien et le Kremlin. Le conversation aurait duré cinquante minutes, selon le Jerusalem Post.
«Netanyahou a exprimé sa gratitude pour les efforts de Moscou afin de libérer un Israélien également citoyen russe de la bande de Gaza», a indiqué l’Etat hébreu, avant d’ajouter que le premier ministre israélien avait «exprimé son mécontentement quant à la position des représentants russes à l'ONU et dans d'autres instances, concernant Israël».
Cet entretien intervient deux jours après le véto américain contre une résolution de cessez-le-feu à Gaza au Conseil de sécurité des Nations Unies, votée par 13 États dont la Russie.
Poutine regrette les conséquences «désastreuses» sur la population de Gaza
Moscou a rapporté que Poutine avait insisté sur la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza. Le président russe a confirmé sa position de principe condamnant le terrorisme sous toutes ses manifestations, mais jugé extrêmement important qu'une telle lutte anti-terroriste «n’entraîne pas des conséquences aussi désastreuses pour la population civile». Et d'ajouter que la Russie était prête à aider à atténuer les souffrances des civils et à désamorcer le conflit.
«Il a été convenu de poursuivre les contacts», a conclu le Kremlin, précisant que les deux parties s’étaient accordées à interagir pour l’évacuation des citoyens russes et pour la libération des otages israéliens détenus à Gaza.
Il s'agit de la deuxième conversation téléphonique entre les deux dirigeants depuis le début de l'escalade du conflit au Proche-Orient. La première datait de mi-octobre.
Depuis le 7 octobre, Moscou a revendiqué une approche équilibrée face au conflit. Le Kremlin a condamné l’attaque du Hamas puis les frappes en représailles de l'État hébreu sur la bande de Gaza, appelant à un cessez-le-feu et répétant qu'une paix durable au Proche-Orient passait par la création d'un État palestinien. Moscou a tout de même gardé des contacts avec le mouvement islamique, accueillant en octobre dernier une délégation du Hamas afin d'œuvrer pour la libération de ses ressortissants, dont trois furent relachés fin novembre.
La Russie a de surcroît dénoncé le «sabotage» par Washington du processus de paix au Proche-Orient depuis plusieurs décennies, appelant à un rôle accru des acteurs de la région : «aux problèmes régionaux, des solutions régionales», résumait le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov encore fin novembre.