BioNTech et son vaccin anti-Covid devant la justice allemande
Il sera le premier d’une longue série, selon les avocats de la plaignante. BioNTech est visé dans un procès en Allemagne sur les effets indésirables de son vaccin anti-Covid. La première audience s’est tenue ce 12 juin à Hambourg.
Douleurs dans le haut du corps, gonflement des extrémités, fatigue et troubles du sommeil, selon l’agence Reuters. Arythmie cardiaque et brouillard cérébral, ajoute le Financial Times. Selon une Allemande, qui a exercé son droit à la confidentialité, tous ces symptômes invalidants seraient consécutifs à l’injection du Comirnaty, le nom commercial du vaccin anti-Covid de Pfizer BioNTech.
Il appartiendra au tribunal de Hambourg d’en décider, puisque c’est devant cette cour que s’ouvre ce 12 juin le procès de cette plaignante contre BioNTech. Elle réclame 150 000 euros de dommages et intérêts pour ses lésions corporelles, ainsi qu’une somme non précisée au titre des dommages matériels.
Ce procès pourrait bien être le premier d’une longue série, à en croire les cabinets d’avocats qui représentent la plaignante, Rogert & Ulbrich, de Düsseldorf, et Cäsar-Preller, installé à Wiesbaden. Ils affirment avoir plusieurs centaines de leurs clients qui souffrent des conséquences de la vaccination anti-Covid, des cas qu’ils comptent porter devant les tribunaux allemands. Les trois quarts des injections administrées aux Allemands étant fabriqués par BioNTech, cette firme sera en première ligne dans ce bras de fer judiciaire à venir.
300 cas à venir, selon l’avocat
Tobias Ulbrich, avocat chez Rogert & Ulbrich, a déclaré à Reuters qu’il avait l’intention de contester devant les tribunaux le profil risque-bénéfice positif du produit incriminé réalisé par l’Agence européenne des médicaments (EMA) et son équivalent allemand. Un point clé pour ouvrir droit à d’éventuelles réparations.
Le laboratoire se montre pourtant confiant, affirmant par voie de communiqué que «le profil bénéfice-risque positif de Comirnaty reste positif et le profil d’innocuité a été bien caractérisé». Toujours selon la société de biotechnologie, la plaignante dans l’affaire de Hambourg n’aurait pas démontré de «relation de cause à effet entre les effets indésirables et le vaccin». Selon elle, l’action en justice serait «sans fondement», ce que conteste Tobias Ulbrich.
Quand bien même la société BioNTech serait condamnée à l’issue de ce procès ou d’autres à venir, elle ne devrait pas souffrir financièrement, les accords de distribution de vaccin signés avec l’Union européenne déchargeant les formes de leurs responsabilités en cas d’effets indésirables imprévus. Les gouvernements de chaque pays membre auraient alors à verser les dommages et intérêts.
Effets indésirables, les procès se multiplient
C’est ce que soulignait Me Eric Lanzarone, qui a porté devant le tribunal de Paris le cas d’Eloïse Soave, victime selon elle d’effets indésirables graves du vaccin Pfizer. Interrogé le 3 mai dernier par France 3, l’avocat soulignait que «la clause d’irresponsabilité fait que toutes les condamnations qui seront mises à la charge de Pfizer seront endossées par l’Etat. Les éventuelles indemnisations qui pourraient être octroyées aux victimes seront donc payées par leurs propres impôts». L’avocat affirme avoir dans sa manche 300 cas de personnes tombées malades après la fameuse injection. Il avait d’ailleurs commencé à plaider un autre cas contre Pfizer et BioNTech devant le tribunal civil de Marseille en janvier 2023.
D’autres procès sont en cours ailleurs dans le monde, visant soit les fabricants de vaccins, soit les autorités qui ont poussé à l’injection. A titre d’exemple, citons les cas de Danielle Baker, une infirmière de l’Ohio (Etats-Unis), qui a intenté un procès à son employeur. Egalement dans ce pays, la famille de George Watts Jr., un étudiant qui serait mort des suites de la vaccination, a attaqué en justice le gouvernement fédéral américain pour «faute intentionnelle», ce dernier ayant affirmé à plusieurs reprises que les vaccins disponibles étaient «sûrs et efficaces».
En Australie, un recours collectif de 500 patients vise l’administration de santé du pays pour n’avoir pas correctement évalué les vaccins anti-Covid, causant des effets indésirables graves, dont la mort. Au Royaume-Uni, plus de 70 personnes affirmant souffrir d’effets indésirables, ou leurs familles dans le cas de personnes décédées, ont intenté une action collective contre AstraZeneca.
L'Agence européenne des médicaments, elle, garantit qu'au cours de la première année de la pandémie, les vaccins anti-Covid ont aidé à sauver près de 20 millions de vies.