Lavrov plaide pour une baisse de «la tension» entre Bakou et Erevan concernant le Haut-Karabagh
- Avec AFP
Lors d'une rencontre avec son homologue azerbaïdjanais, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a préconisé une baisse de «la tension» entre Erevan et Bakou, ajoutant que la Russie poursuivrait les contacts avec les deux pays.
Le chef de la diplomatie russe a appelé le 23 décembre à l'apaisement entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan lors d'une rencontre à Moscou avec son homologue azerbaïdjanais, boycottée par Erevan alors qu'une nouvelle crise secoue la région disputée du Haut-Karabagh. «Il est indispensable de faire baisser au plus vite la tension», a déclaré Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse après des pourparlers avec le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Djeyhoun Baïramov.
Ces négociations auraient dû avoir lieu en présence du chef de la diplomatie arménienne, Ararat Mirzoian, qui a annulé au dernier moment, alors que de nouvelles tensions sont en cours dans le Haut-Karabagh. Depuis plus d'une semaine, des militants azerbaïdjanais, qui disent protester contre des mines néfastes pour l'environnement, bloquent le corridor de Latchine, la seule route reliant cette région à l'Arménie. Erevan assure que ces protestations sont soutenues par Bakou, qui dément.
L'Arménie a accusé d'inaction les soldats de maintien de la paix russes déployés sur place depuis novembre 2020, après une guerre de six semaines entre Bakou et Erevan. Le 23 décembre, Sergueï Lavrov a affirmé que les soldats russes «travaillaient heure après heure pour régulariser la situation en contact avec les deux parties», et ce «dans des conditions très difficiles».
«Ces incidents [...] vont continuer encore et encore si à chaque fois, après chaque incident, l'une des parties refuse de mener les négociations prévues», a lancé Sergueï Lavrov, à l'attention d'Erevan. Mais «nous ne retirons pas de l'ordre du jour des contacts trilatéraux avec nos collègues arméniens», a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie azerbaïdjanaise, Djeyhoun Baïramov, a accusé Erevan de vouloir «créer l'illusion d'une crise» dans le corridor de Latchine et affirmé que les militants sur place «ne présentaient pas de menace» et ne bloquaient pas la route. Le 16 décembre, le Parlement arménien a pourtant affirmé que le Haut-Karabagh souffrait déjà de pénuries à cause de la fermeture du corridor de Latchine.
Les deux pays se sont affrontés au début des années 1990, après la dislocation de l'URSS, pour contrôler le Haut-Karabagh, une enclave à majorité arménienne ayant fait sécession de l'Azerbaïdjan. Ce premier conflit, qui a fait 30 000 morts, s'était soldé par une victoire arménienne. Mais l'Azerbaïdjan a pris sa revanche lors d'une deuxième guerre qui a coûté la vie à 6 500 personnes à l'automne 2020 et a permis à Bakou de reprendre de nombreux territoires.