Pierre Lorrain : Les pays occidentaux sont dans «une phase de recul» en Ukraine malgré leur discours
Pierre Lorrain, spécialiste de la Russie, estime, sur RT France, que le président ukrainien «exagère» certains éléments du conflit afin de rallier des Occidentaux «particulièrement sensibles à la souffrance des civils» et dans une phase de «recul».
Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de «crime contre l'humanité» au Conseil de sécurité de l'ONU le 23 novembre pour avoir visé les infrastructures énergétiques du pays, Pierre Lorrain, spécialiste de la Russie et auteur de L'Ukraine, une histoire entre deux destins (éditions Bartillat), a estimé sur RT France qu'il allait «un peu loin» dans ses accusations. Néanmoins, selon l'auteur, le président ukrainien est «dans son rôle» en cherchant à «réunir à sa cause» les Occidentaux.
«Il exagère et quelque part, il lui serait difficile de faire autrement», a-t-il analysé ce 24 novembre. Quant aux menaces du président français qui a évoqué un «crime de guerre» russe ne pouvant «rester impuni», à propos des récentes frappes, l'analyste les a jugées purement rhétoriques. «Je crois que le président français est dans la rhétorique. Quelle punition ? À part une victoire de l'Ukraine ou une implication directe de l'OTAN pour obtenir cette victoire, il est difficile de prévoir ce qui pourrait être une punition contre la Russie», estime Pierre Lorrain.
Il exagère et quelque part, il lui serait difficile de faire autrement
En outre, les Occidentaux seraient, selon lui, dans une phase de «recul» quant à leur implication dans le conflit, «malgré les paroles», parce qu'ils «n'ont plus d'armes» à fournir, ni «beaucoup d'argent à donner». Ce serait donc ce constat qui pousserait le président Zelensky à jouer la surenchère, d'après Pierre Lorrain. Enfin, le spécialiste considère que la stratégie russe, qui consisterait, d'après lui, à viser l'approvisionnement en énergie de l'Ukraine, est de pousser Kiev à un «cessez-le-feu» pour ensuite mener des négociations «beaucoup plus sérieuses».