Le Premier ministre britannique Liz Truss annonce sa démission, après six semaines au pouvoir
- Avec AFP
La Premier ministre britannique Liz Truss a annoncé ce 20 octobre sa démission après à peine six semaines au pouvoir qui ont ressemblé à une descente aux enfers, déclenchant une nouvelle élection interne au sein du Parti conservateur.
«Etant donnée la situation, je ne peux accomplir le mandat pour lequel j'ai été élue par le parti conservateur. J'ai donc parlé à sa majesté le Roi pour lui notifier que je démissionne», a déclaré ce 20 octobre Liz Truss, qui devient la chef de gouvernement à la longévité la plus courte de l'histoire contemporaine du Royaume-Uni (six semaines). Elle a précisé, devant le 10, Downing Street, qu'un nouveau scrutin interne aurait lieu au sein de la majorité «d'ici à la semaine prochaine» afin de la remplacer.
Le matin du 20 octobre encore, Liz Truss semblait pourtant s'accrocher au pouvoir, un porte-parole assurant à la mi-journée qu'elle «travaillait» avec son ministre des Finances Jeremy Hunt pour préparer leur plan économique de moyen terme, au lendemain d'une journée catastrophique pour elle.
Mais en fin de matinée, elle a rencontré le député à la tête du puissant Comité 1922 chargé de l'organisation interne du parti conservateur (et donc d'une éventuelle procédure de remplacement), au moment où la dirigeante conservatrice se débattait avec une majorité de plus en plus frondeuse, la liste de parlementaires demandant son départ s'allongeant d'heure en heure.
«Liz Truss doit partir dès que possible,» avait lâché l'ancien ministre conservateur David Frost, qui auparavant la soutenait ardemment, dans une tribune du Daily Telegraph.
L'opposition travailliste demande des législatives anticipées
Plus impopulaire que jamais dans l'opinion, sans programme économique après l'humiliant renoncement aux baisses d'impôts et ayant dû se priver de deux de ses plus importants ministres, Liz Truss avait beau assurer qu'elle voulait rester en place, son maintien à Downing Street semblait bien compromis.
Dans la foulée de sa démission, le chef de l'opposition, le travailliste Keir Starmer, a appelé à la tenue d'élections législatives anticipées, dès «maintenant». Or, les Tories s'y refusent actuellement – à une période où le parti travailliste caracole en tête dans les sondages.