«Folie», «aveu d’échec» : une partie de l'opposition fustige l'allocution d'Emmanuel Macron
De nombreuses personnalités politiques de l'opposition, dont plusieurs candidats à la présidentielle, ont fustigé les mesures annoncées par Emmanuel Macron durant son allocution du 9 novembre.
«Folie», «agent du nucléaire», «aveu d’échec»... L'opposition n'a pas été tendre avec le président de la République après son allocution télévisée du 9 novembre. De nombreuses figures politiques, dont plusieurs candidats à la présidentielle ont ainsi fustigé les différentes mesures sanitaires et économiques annoncées par le chef de l'Etat.
Parmi celles-ci, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé en Emmanuel Macron «un président-candidat, candidat-président» dont le discours consiste en «une macédoine de comptes rendus». Le candidat de La France insoumise a également dénoncé la méthode gouvernementale de comptabilisation des chiffres du chômage. Selon lui, le président de la République aurait ainsi, lors de son discours, «supprimé trois millions de chômeurs».
Emmanuel #Macron est un président-candidat, candidat-président. Il a fait une macédoine de comptes rendus et au passage il a supprimé 3 millions de chômeurs des comptes puisqu'il y en a 6 millions. #BFMTV#Macron20h
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) November 9, 2021
Autre député LFI, François Ruffin a déploré le fait que «l'hôpital s'effondre, et [que] Macron s'en fout». «Soit c'est moi, soit c'est lui, mais on ne vit pas dans le même pays», a ajouté l'élu. L'écologiste Yannick Jadot voit quant à lui dans cette allocution la preuve que le président est bien «l’homme des lobbies». Le candidat EELV à la présidentielle estime notamment qu'au travers de sa décision de relancer la construction de réacteurs nucléaires, Emmanuel Macron jouait le rôle d'«agent du nucléaire».
Emmanuel Macron est décidément l’homme des lobbies.
— Yannick Jadot (@yjadot) November 9, 2021
Quoi qu’il en coûte pour le climat, il s’allie avec la Pologne du charbon.
Quoi qu’il en coûte pour les Françaises et les Français, il est l’agent du nucléaire, une électricité deux fois plus chère que celle des ENR.#Macron20h
Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a ironisé, estimant qu'«il manquait juste la dernière phrase : "c'est la raison pour laquelle je suis à nouveau candidat à la présidence de la République"».
Il manquait juste la dernière phrase : « c’est la raison pour laquelle je suis à nouveau candidat à la présidence de la République » #meeting#Macron20h Débriefing à 22:00 sur @franceinfoplus
— Olivier Faure (@faureolivier) November 9, 2021
Pour le candidat du PCF Fabien Roussel, le discours présidentiel représentait «l'acte deux de la primaire de la droite», avec «zéro annonce pour les salaires, les pensions, le pouvoir d'achat». Anasse Kazib, le candidat à la présidentielle du parti Révolution Permanente s'est montré très virulent, considérant que le discours d'Emmanuel Macron n'est rien d'autre qu'«un crachat à la gueule de toutes les classes populaires».
La droite également à l'offensive contre le discours présidentiel
Marine Le Pen, quant à elle, a considéré que l'allocution présidentielle n'était qu'un simple prétexte pour faire «un discours de campagne». Pour la candidate à la présidentielle du Rassemblement national, les mesures annoncées par Emmanuel Macron démontrent que le président «est loin des réalités que vivent les Français».
La troisième dose n’aura donc été qu’une excuse pour faire un discours de campagne dont presque toutes les déclarations sont éminemment contestables.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) November 9, 2021
Chômage, insécurité, pouvoir d’achat… Le monde parallèle d’E. Macron est loin des réalités que vivent les Français ! #Macron20h
Nicolas Dupont-Aignan dénonce lui «l’indécence» du président. «Il parle de liberté, mais enchaîne les Français, vante la croissance et une hausse du pouvoir d’achat quand les porte-monnaies sont vides !», a renchéri le président de Debout la France. Pour le député de l'Essonne et candidat à la présidentielle, le président a démontré au travers de son discours «son décalage maladif avec la réalité».
Le Président vient de franchir le mur de l’indécence ! Il parle de liberté mais enchaîne les Français, vante la croissance et une hausse du pouvoir d’achat quand les porte-monnaies sont vides ! Enivré de sa propre parole, il montre son décalage maladif avec la réalité.
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) November 9, 2021
Connu pour son opposition au pass sanitaire, Florian Philippot dénonce la décision du gouvernement de rendre obligatoire pour les 65 ans et plus, une dose de rappel afin de conserver leur pass sanitaire après le 15 décembre. «C’est le moment de dire STOP à cette folie», a-t-il dénoncé.
#Macron20h : 14 millions de Français (+ de 65 ans) vont devoir s’injecter la 3è dose pour conserver leur #PassSanitaire après le 15 décembre !
— Florian Philippot (@f_philippot) November 9, 2021
Et les 50/64 ans vont suivre, dit-il ! Puis viendront les plus jeunes.
➡️ C’est le moment de dire STOP à cette folie ! Tous ensemble !
Bruno Retailleau n'est pas en reste. Le président du groupe LR au Sénat a estimé que chacune des annonces d'Emmanuel Macron représentaient «un aveu d’échec». Il s'est également montré particulièrement critique concernant le coût pour les finances publiques qu'induisent les annonces du président.
C'était la neuvième fois depuis le début de la pandémie de nouveau coronavirus que le chef de l'Etat s'adressait solennellement aux Français. L'allocation présidentielle a eu lieu, cette fois, dans un contexte de craintes quant à une potentielle «cinquième vague» liée au Covid-19.