«Le retour à la normale, c'est peut-être 2022, 2023», estime le président du Conseil scientifique
Prédisant l'apparition d'un nouveau variant cet hiver, Jean-François Delfraissy a estimé que la situation liée au Covid était «quelque chose en longueur». Il s'est par ailleurs «réjoui» du vote de l'extension du pass sanitaire par les députés.
Ce 23 juillet, lors d'un entretien sur RMC et BFM TV, le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy a estimé qu'un retour à la situation telle qu'elle était avant l'apparition de la pandémie n'était pas envisageable en France avant l'an prochain, voire 2023.
Je pense qu'on va avoir probablement un nouveau variant et qu'on est entré dans quelque chose en longueur
Le président de cette organisation consultative indépendante chargée d'éclairer la décision publique dans la lutte contre le coronavirus s'est exprimé sur la situation sanitaire en ces termes : «Le retour à la normale c'est pas maintenant, c'est peut-être 2022, 2023 [...] Je pense qu'on va avoir probablement un nouveau variant et qu'on est entrés dans quelque chose en longueur». Le médecin a précisé que ce nouveau variant dû aux «capacités de mutation hors norme» du coronavirus devrait arriver «dans le courant de l'hiver».
Jean-François Delfraissy a également déclaré qu'il était impératif de maintenir les gestes barrières face à la résurgence épidémique causée par la mutation du Covid-19, survenue pour la première fois en Inde et dénommée Delta par l'OMS.
Dans un «contexte de contamination très large, il faut revenir aux mesures barrières simples», a déclaré le professeur, évoquant le lavage des mains ou le port du masque dans les lieux fréquentés ou clos – et ce même pour les personnes vaccinées. «Ce n'est pas un problème de loi, c'est un problème de bon sens», a-t-il estimé. «Je continue à porter le masque en région parisienne, en pleine campagne je ne vais pas le porter», a-t-il donné comme exemple, en précisant que «dans des zones du littoral où il y a énormément de monde, oui, le port du masque [lui] apparaît raisonnable».
L'extension du pass sanitaire était «urgente», selon Delfraissy
Le président du Conseil scientifique a également estimé qu'il était «dangereux» de fréquenter les boîtes de nuit, en dépit de la nécessité de disposer d'un pass sanitaire pour y accéder. Celles-ci seraient selon lui à l'origine de pics de contaminations dans plusieurs pays, notamment aux Pays-Bas.
Les modalités pratiques [du pass sanitaire] doivent s'adapter
Jean-François Delfraissy s'est enfin «réjoui, au nom du Conseil scientifique», de l'adoption dans la nuit du du 22 ou 23 juillet du nouveau projet de loi contenant l'extension controversée du pass sanitaire et l'obligation vaccinale pour les soignants. «C'est urgent, c'est le moment de le faire, c'est là où ça va se jouer pour éviter le retentissement hospitalier [de la quatrième vague] fin août», a-t-il estimé.
L'immunologue a toutefois relevé que «les modalités pratiques [devaient] s'adapter». «Il faut beaucoup de nuances, il faut écouter les gens et adapter les situations», a-t-il précisé, avant de reconnaître : «Le pass sanitaire aura très clairement une efficacité, elle ne sera pas de 100%, on sait qu'il y aura des trous».