Un fils de Ben Laden vit en Normandie et y a trouvé «un semblant de paix» à travers la peinture
Omar, le quatrième fils d'Oussama Ben Laden, vit actuellement dans la campagne normande avec son épouse. Il pratique la peinture comme une thérapie dans sa «quête de paix», a-t-il confié dans une interview accordée au magazine Vice.
Omar Ben Laden, le quatrième fils du célèbre terroriste saoudien, vit actuellement en Normandie, «là où la campagne française borde la Manche», rapporte le magazine Vice, auquel l'homme de 39 ans a accordé un entretien.
En quête de «paix», Omar Ben Laden s'est établi en France avec sa femme Jane Felix-Browne – une Britannique qui a ensuite pris le nom de Zaïna Al-Sabah –, et un petit attelage de chevaux. L'article ne permet pas de savoir sous quel statut administratif le fils du plus célèbre des terroristes islamistes vit dans l'Hexagone.
En 2008, alors qu'il avait vécu quelque temps en Egypte avant d'en être expulsé à cause d'une trop grande visibilité médiatique initiée par son épouse, qui voulait en faire un «ambassadeur de la paix» malgré la lourdeur symbolique de son patronyme, Libération expliquait que les autorités égyptiennes n'étaient guère préoccupées par le jeune homme. Selon une source proche des services de sécurité citée par le quotidien à l'époque, il est «totalement inoffensif», voire «insignifiant», dixit un diplomate occidental, «amusé du buzz médiatique créé par la bru du terroriste».
Aujourd'hui, le couple se fait plus discret et Omar Ben Laden se dédie à sa passion : la peinture. Des paysages principalement, tels que des scènes désertiques du Nil au clair de lune ou de l'Ouest américain sauvage, mais aussi des peintures plus sombres avec des arbres morts ou des crânes de bétail. Son penchant artistique, Omar Ben Laden le tient de sa famille maternelle. «Certains membres de la famille de ma mère sont très artistiques. Ma mère adore peindre, tout comme l'une de mes sœurs. Mon oncle était aussi un très bon artiste. Alors, le besoin de dessiner et de peindre coule dans mon sang», explique-t-il.
Oussama Ben Laden voulait persuader ses fils de se porter volontaires pour des missions suicides
Pour Vice, il explique, «non sans une pointe de tristesse», qu'il n'a jamais été particulièrement proche de son père. Oussama Ben Laden est décrit par son fils comme un «patriarche austère qui privait ses fils de jouets, les battait régulièrement et tenterait plus tard de les persuader de se porter volontaires pour des missions suicides».
En 1990, quand Saddam Hussein envahit le Koweït, Oussama Ben Laden, convaincu qu'il doit protéger l'Arabie saoudite des forces irakiennes, convertit la ferme familiale en une base militaire. Trois ans plus tard, la famille Ben Laden émigre au Soudan. Omar a 15 ans lorsqu'il est emmené dans les camps d’entraînement d’Al-Qaïda près de Tora Bora en Afghanistan pour se préparer au combat contre les «armées infidèles de l’Occident», et 16 ans lorsqu'il est placé sur les lignes de front de la guerre civile afghane.
C'est dès l'adolescence qu'Omar commence à prendre ses distances avec son père. A 18 ans, il décide d'abandonner la mission d'Al-Qaïda et de voyager avec sa mère en Syrie. La dernière fois qu'il a vu Oussama Ben Laden, c'est dans son complexe en Afghanistan en 2001. Omar a 20 ans à l'époque et vit le 11 septembre en Arabie saoudite.
Le fils, qui se présente comme un «pacifiste», a condamné à plusieurs reprises l'idéologie et les attentats terroristes de son père au cours des 20 dernières années, exprimant une «terrible douleur pour les milliers de victimes qui ont perdu la vie» et dénonçant Al-Qaïda «pour le massacre aveugle de civils innocents».
Omar, qui souffre de troubles bipolaires et des «cicatrices psychologiques de son éducation», se réfugie donc dans l'art, au fond de la campagne normande. Il affirme avoir enfin atteint grâce à cela «un semblant de paix en lui-même».