Un youtubeur bientôt au tribunal pour avoir diffusé une vidéo de fausse violence policière
Se mettre en scène dans une vidéo en victime de fausse violence policière dans une zone gendarmerie : la fausse bonne idée qui va prochainement envoyer un youtubeur et ses acolytes au tribunal.
La gendarmerie de l'Oise a publié sur son compte Facebook une triste histoire de fausse bavure policière ce 26 janvier : à Senlis (Oise), un jeune youtubeur (Marlon7710) avait posté sur Snapchat une vidéo le présentant comme victime de violence policière... Une vidéo qui n'a pas trompé les autorités puisque la scène se déroulait en zone gendarmerie.
On y voyait le vidéaste aux prises avec de faux policiers (les costumes étaient loués et les armes factices) : lui à terre pendant que trois fonctionnaires d'opérette le passaient prétendument à tabac avec des matraques au pied d'un immeuble, tandis que des appels au secours retentissaient... Les riverains ont prévenu les autorités qui n'ont pas trouvé trace d'une altercation sur zone.
Mais les auteurs de la petite blague ont été identifiés. Ils ont dû répondre de leurs agissements dans le cadre d'une enquête, et seront bientôt convoqués au tribunal, selon la gendarmerie nationale.
La gendarmerie de l'Oise relate la situation en ces termes : «La palme du mauvais goût. Le 5 décembre, un jeune majeur met en ligne une vidéo de violences policières. La vidéo est rapidement partagée près de 100 000 fois. Tout y est : la victime qui crie, des coups de matraques qui pleuvent, les badauds qui demandent de lâcher l'individu au sol... Le problème : tout est faux. Les investigations montrent rapidement qu'il s'agit d'une mise en scène. La "victime" est un youtubeur en mal de popularité qui voulait créer le buzz avec ses amis. Les auteurs reconnaissent les faits, les uniformes ont été loués et les armes sont factices. Les acteurs de ce mauvais film seront jugés prochainement.»
Cette affaire somme toute modeste intervient alors que la question de l'image reste centrale dans la réflexion sur la police du futur dans le cadre du Beauvau de la sécurité, et après l'intense polémique autour de l'article 24 de la PPL Sécurité globale à l'automne 2020, qui pénalisait la diffusion d'images malveillantes à l'égard des forces de sécurité.