«Soumission» : Schiappa accuse le maire de Grenoble de «se coucher devant les dealers» de sa ville

«Soumission» : Schiappa accuse le maire de Grenoble de «se coucher devant les dealers» de sa ville© Lionel BONAVENTURE Source: AFP
Marlène Schiappa à Albi (Tarn), octobre 2020 (image d'illustration).
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Alors qu'une crèche de Grenoble a du être fermée après des menaces de dealers, Marlène Schiappa a accusé le maire de la ville, Eric Piolle, de «soumission» et de «se coucher» face aux trafiquants de drogue de sa ville.

Réagissant sur le plateau de CNews ce 15 janvier au sujet d'une crèche fermée à Grenoble (Isère) en raison de menaces émanant de trafiquants de drogue, le ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a vertement critiqué l'action du maire Europe écologie Les Verts de la ville, Eric Piolle : «La façon dont la ville de Grenoble est gérée laisse profondément à désirer. Les services de l'Etat font leur travail, la police nationale est mobilisée, sous l'autorité du préfet, mais là, il y a un travail du maire qui n'est pas fait. Le travail du maire c'est d'assurer la tranquillité publique.»

C'est vraiment de la soumission de la part du maire de Grenoble de se coucher devant les dealers

Et de déplorer : «Le maire de Grenoble a rechigné à donner les moyens à sa police municipale de maintenir... La police municipale, par exemple à Grenoble n'est pas armée, elle n'a pas les moyens d'agir. Donc, moi je trouve que là c'est vraiment de la soumission de la part du maire de Grenoble de se coucher devant les dealers, de leur donner raison et d'avoir d'ailleurs une rupture de service public. Puisque les parents ne peuvent plus avoir accès à la crèche pour faire garder leurs enfants. On a là la démission idéologique face aux questions d'ordre public.»

Une crèche municipale située dans un quartier sensible de Villeneuve à Grenoble avait été temporairement fermée au début du mois de janvier et une enquête fut ouverte après que son personnel a été menacé par des trafiquants, «des jeunes qui tenaient un point de deal», selon l'AFP. Les dealers accuseraient les membres de la crèche de les avoir dénoncés auprès de la police.

Depuis, la municipalité a pris la décision de fermer jusqu'à nouvel ordre cet équipement, géré par son Centre communal d'action sociale (CCAS), qui accueille une cinquantaine d'enfants. Ceux-ci ont été orientés vers d'autres établissements du secteur de la petite enfance.

Les trafiquants de drogue avaient pris l'habitude de se réfugier dans le local abritant la chaufferie de l'établissement, déclenchant régulièrement son alarme, selon l'AFP.

Citée par l'AFP, l'adjointe à la tranquillité publique de la ville, Maud Tavel, a expliqué à la presse : «On a besoin de sécuriser ce local technique pour que ça ne se reproduise pas. Il faut aussi arriver à casser les filières. On a un problème beaucoup plus profond qu'on ne résoudra pas uniquement avec de la surveillance. Elle ne fera que le déplacer. On a un vrai travail de prévention à faire.»

Eric Piolle vs Beauvau : deuxième round ?

Il ne s'agit pas de la première passe d'armes entre le maire de Grenoble et le gouvernement, en particulier au sujet de la sécurité publique et du trafic de drogue. Au mois d'août, Eric Piolle avait ainsi dénoncé une «opération de communication» de la part du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lorsque celui-ci avait multiplié les déclarations à propos d'images de trafic diffusées sur internet dans la cité Mistral réputée sensible.

L'actuel locataire de la place Beauvau avait également demandé une opération de police et déclaré : «L’Etat ne connaît pas de zone de non-droit. 160 interpellations dans le quartier depuis le début de l’année. Des opérations quotidiennes dans les parties communes.» Le maire de la ville avait pour sa part regretté : «Rentrer dans cette logique de guerre de provocations avec les dealers, c'est malsain.»

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