Saint-Denis : démantèlement d'un camp de 2 500 migrants sur instruction de Darmanin
Les forces de l'ordre ont démantelé un campement de migrants à Saint-Denis, en Ile-de-France, où vivaient près de 2 500 personnes. Evacués par bus vers 26 centres d'accueil et gymnases d'Ile-de-France, ils feront l'objet d'un test au Covid-19.
Sur instruction du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, les forces de l'ordre ont entamé le 17 novembre 2020 au matin le démantèlement d'un campement de migrants situé à quelques encablures du Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), dans lequel vivaient près de 2 500 personnes.
Sur mon instruction, la @prefpolice procède ce matin à l’évacuation d’un campement illicite de 2000 personnes vivant dans des conditions sanitaires déplorables à #SaintDenis.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 17, 2020
Merci aux forces de l’ordre mobilisées et aux agents de la @prefet75_IDF qui assurent leur mise à l’abri
Dans le cadre d'une opération d'évacuation conjointe de la préfecture de police de Paris et des préfectures d'Ile-de-France et de Seine-Saint-Denis, un important dispositif policier a débuté vers 5h l'évacuation et la mise à l'abri des migrants vers 26 centres d'accueil et gymnases d'Ile-de-France, d'après les images de notre journaliste Charles Baudry présent sur place.
🔴Opération d’évacuation en cours du campement de #SaintDenis où plus de 2 500 personnes exilés, réfugiées, en demande d’asile ou nouvellement arrivées se trouvent. Des #associations sont présentes mais craignent que les mises à l’abri soient inefficaces. #migrantspic.twitter.com/GK3JGh7K2E
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) November 17, 2020
Selon le décompte de l'association France terre d'asile, opératrice de l'Etat, environ 2 400 personnes vivaient la veille encore dans ce camp qui n'a cessé de grossir depuis août.
D'après notre journaliste, les forces de l'ordre ont aspergé de gaz lacrymogène certains migrants «après des bousculades pour essayer de rentrer dans les bus».
🔴Les forces de l’ordre gazent les migrants après des bousculades pour essayer de rentrer dans les bus. Plusieurs migrants fuient en courant. #SaintDenis#Paris#migrantspic.twitter.com/MVRCGeZEVK
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) November 17, 2020
«Après plusieurs gazages, un chef d'unité [a] demand[é] aux migrants de s'asseoir et fait enlever les casques de son équipe afin d'apaiser les tensions. Une initiative applaudie par les migrants», a précisé Charles Baudry.
🔴Après plusieurs gazages, un chef d’unité demande aux #migrants de s’asseoir et fait enlever les casques de son équipe afin d’apaiser les tensions. Une initiative applaudie par les migrants. L’évacuation est toujours en cours. Celle-ci a débuté à 5h ce matin.#SaintDenis#Parispic.twitter.com/9Y2NcylrHb
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) November 17, 2020
Vers 10h, les premiers des 70 bus prévus, remplis d'une cinquantaine de migrants, dont des familles, sont partis vers des centres «escortés par les forces de l'ordre», le plus souvent dans le calme, mais parfois dans la confusion.
🔴Les bus quittent petit à petit le campement. Ils sont escortés par les forces de l’ordre. #SaintDenis#Paris#migrantspic.twitter.com/Lf9j2haLUE
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) November 17, 2020
«Ces camps ne sont pas acceptables», a déclaré lors d'un bref point presse le préfet de police de Paris, Didier Lallement. «Cette opération a lieu pour faire en sorte que les personnes en situation régulière puissent trouver un abri nécessaire», a-t-il précisé, avant de souligner que celles en situation irrégulière «n'ont pas vocation à rester sur le territoire».
Toutes les personnes prises en charge feront l'objet d'un test au Covid-19 avant d'être soit isolées dans un premier temps, en cas de résultat positif, soit immédiatement mises à l'abri.
📸Retour en quelques images sur l’évacuation du camp de #migrants de #SaintDenis. Plus de 2 500 personnes évacuées. Les habitants du camp doivent être placés vers des gymnases. À leur arrivée, ils seront testés au #Covid19, a indiqué le préfet de la région IDF sur place. pic.twitter.com/oBwgzzlehw
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) November 17, 2020
Ce campement de Saint-Denis était majoritairement constitué d'hommes seuls, originaires en grande majorité d'Afghanistan, mais également du Soudan, d'Ethiopie et de Somalie, d'après l'AFP. Beaucoup sont auparavant passés par d'autres campements à Paris, successivement démantelés. Depuis la crise migratoire de 2015, c'est le 65e démantèlement de grande ampleur, pour près de 300 opérations dites de «mise à l'abri».