Drapeaux turcs, «Allah akbar» et gaz lacrymogène : nouvelle manifestation à Dijon
- Avec AFP
Une manifestation de la communauté turque à Dijon dans la soirée du 29 octobre a été dispersée par du gaz lacrymogène. Sur fond de tensions entre communautés, les démonstrations de force pro-turques se succèdent ces derniers jours.
Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène, le soir du 29 octobre, contre une soixantaine de membres de la communauté turque manifestant à Dijon, au lendemain d'une démonstration de force similaire près de Lyon.
Des vidéos diffusées sur Twitter montraient des dizaines de manifestants brandissant des drapeaux turcs et criant «Allah Akbar» ("Dieu est le plus grand", en arabe) dans le centre de Dijon. Certains affichaient le geste des «Loups Gris», une organisation ultra-nationaliste turque.
Hier soir, les fascistes turcs faisaient la chasse aux Arméniens dans les rues de Décines et de Vienne.
— Bahar Kimyongür (@Kimyongur) October 29, 2020
Ce soir, ils sèment la terreur dans les rues de Dijon aux cris de Yallah, Bismillah, Allahu Akbar et se comportent en troupes d’occupation.pic.twitter.com/lv3OWCQjHa
Les manifestants ont été repoussés par des tirs de gaz lacrymogène. «Il s'agit d'une manifestation, rien de plus», a précisé la préfecture.
Autre son de cloche du côté de la droite : le député LR Eric Ciotti a appelé à arrêter et expulser ces «islamistes turcs», alors que l'eurodéputé RN Nicolas Bay a tweeté : «L’unité nationale ? Le vivre-ensemble ? PAS AVEC EUX !»
Les islamistes turcs ont manifesté aux cris d’Allah Akbar en plein cœur de Dijon le soir de l’attentat de Nice
— Eric Ciotti (@ECiotti) October 30, 2020
Arrêtons les ! Expulsons les !
pic.twitter.com/Q8IxoFYX8S
La veille au soir, les forces de l'ordre étaient déjà intervenues pour empêcher plusieurs dizaines de membres de la communauté turque d'en découdre avec des Arméniens à Décines-Charpieu, ville de la banlieue lyonnaise qui abrite le mémorial du génocide arménien, comme l'avait fait savoir la préfecture du Rhône.
Cette manifestation était intervenue après une tentative de blocage, le matin, du péage de Vienne (Isère), au sud de Lyon, par des militants pro-Arménie qui avait dégénéré lorsque des militants pro-Turcs avaient fait irruption dans le rassemblement, selon la presse locale. Les affrontements ont fait quatre blessés, dont l'un frappé à coups de marteau. La préfecture de l'Isère avait de son côté évoqué des «échauffourées» avec des automobilistes.