Seine-Saint-Denis : un lycéen de 16 ans blessé à coups de couteau en pleine classe
- Avec AFP
Dans un lycée de Seine-Saint-Denis, un élève de 16 ans a été blessé à coups de couteau en classe, avant d'être transporté à l'hôpital. Son agresseur, «victime de harcèlement», «a voulu se venger». Les enseignants ont lancé «un appel au calme».
Un lycéen de 16 ans a été blessé à coups de couteau en classe, ce 30 septembre, au lycée Paul-Eluard à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). La victime a été transportée à l'hôpital mais ses jours ne sont pas en danger, selon une source policière citée par l'AFP, confirmant une information du site d'information Actu 93.
Son agresseur présumé, un lycéen de 19 ans scolarisé dans la même classe de Première technologie du lycée Paul-Eluard, a été interpellé et placé en garde à vue, d'après la même source. Des policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC) se sont rendus dans l'établissement dionysien, pour interpeller l'auteur présumé des faits.
L'agresseur, «victime de harcèlement», «a voulu se venger», a expliqué à l'AFP un parent d'élève, Eric Delion. «Il a posté une vidéo sur les réseaux en indiquant qu'il allait en découdre», a-t-il ajouté, précisant que la victime a été «touchée à l'abdomen». Selon lui, «c'est un camarade de classe qui a fait le point de contention».
Vous vous rendez compte qu'on n'a pas d'infirmiers et que c'est un gamin qui a dû faire le point de contention ! Il faut attendre qu'un élève soit agressé pour qu'on soit écouté
«On a la crainte d'un match retour», s'est inquiété le parent d'élève. Sur place, les enseignants ont lancé «un appel au calme».
Une cellule d'écoute psychologique a été déployée par le rectorat de Créteil et la quasi-totalité des élèves de la classe et des assistants d'éducation ont été pris en charge. Les enseignants du lycée ont décidé de «débrayer» et de cesser les cours, selon le rectorat.
Pour Jérôme Martin, professeur de français depuis six ans dans cet établissement qui connaît régulièrement des épisodes de violence, «la rentrée a été catastrophique».
«Vous vous rendez compte qu'on n'a pas d'infirmiers et que c'est un gamin qui a dû faire le point de contention ! Il faut attendre qu'un élève soit agressé pour qu'on soit écouté», a-t-il regretté, indiquant que la présidente LR du Conseil régional, Valérie Pécresse, s'est rendue sur place.
«Il se passe des choses graves. Nous ne voulons plus jamais ça !»
Cette agression intervient quelques jours après une «Marche contre l'oubli, pour la jeunesse et l'éducation» organisée à Pantin (Seine-Saint-Denis) en mémoire d'une directrice d'école, Christine Renon, qui s'était suicidée, mais aussi de deux lycéens scolarisés à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), tués en 2019 dans des rixes.
En octobre 2019, Kewi, 15 ans, avait été tué en marge d'un cours d'EPS aux Lilas (Seine-Saint-Denis), dans un contexte de rivalités entre quartiers des Lilas et du Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), où il vivait. Un jeune professeur d'EPS avaient tenté de le ranimer, sous les yeux paniqués de ses élèves.
Quelques semaines plus tard, Djadje Traore, 19 ans, avait lui été assassiné en bas de son immeuble à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Il était scolarisé en Première au lycée d'Alembert à Aubervilliers, comme Kewi.
«Il se passe des choses graves et il ne faut pas rester silencieux comme le fait le ministère de l'Education. Nous ne voulons plus jamais ça !», a lancé lors du rassemblement du 26 septembre à Pantin, Gabriel Lattanzio, enseignant au lycée Paul-Robert des Lilas, en face duquel le jeune Kewi avait été poignardé l'année dernière.
En avril 2018, plusieurs centaines d'enseignants et de parents s'étaient rassemblés sur le parvis du lycée Paul-Eluard de Saint-Denis pour «dire stop à la violence». Ils réclamaient davantage de moyens humains et «une prise de conscience» du gouvernement.