Vague verte : alors qu'EELV s'impose dans les villes, Macron veut apporter des «réponses fortes»
- Avec AFP
Après la belle performance des listes EELV lors des élections municipales, la tendance politique verte s'impose. Emmanuel Macron entend apporter des «réponses fortes» et «à la hauteur des enjeux et des attentes» écologiques des Français.
Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Poitiers, Besançon... les Verts ont remporté de nombreuses grandes villes aux élections municipales le 28 juin, franchissant une étape décisive en vue de la prochaine élection présidentielle.
Les candidats EELV ont su faire déferler jusqu'en haut des perrons des mairies la «vague verte» esquissée le 15 mars lors du premier tour et ce malgré la longue parenthèse de l'épidémie de coronavirus.
Les écologistes se présentaient certes avec ambition aux élections municipales après des européennes de 2019 réussies mais, selon les informations de l'AFP, peu de cadres évoquaient en privé une déferlante de pareille ampleur. Finalement, ils remportent plusieurs des plus grandes villes du pays.
A Lyon en premier lieu, EELV gagne avec des candidats peu connus : Grégory Doucet remporte une nette victoire avec plus de 50% des voix selon plusieurs instituts. A la métropole, Bruno Bernard a revendiqué sa victoire sur l'alliance entre Gérard Collomb et Les Républicains.
A Marseille, Michèle Rubirola relègue l'héritière du sortant Jean-Claude Gaudin environ 10 points derrière elle, même si Martine Vassal (LR) renvoie au «troisième tour» du 3 juin lors du Conseil municipal.
Bordeaux, qui avait élu des maires marqués à droite dès le premier tour pendant 73 ans, a aussi connu un grand changement : Pierre Hurmic (45-47%) battant le successeur d'Alain Juppé, Nicolas Florian.
A Strasbourg, l'écologiste Jeanne Barseghian a gagné la course avec huit points d'avance sur son concurrent.
A Grenoble, Eric Piolle a annoncé sa réélection avec plus de 50% des voix. Et les écologistes peuvent également se targuer de victoires à Besançon, Poitiers, Tours, Annecy, et même en Ile-de-France à Colombes, où s'est rendu Yannick Jadot, député européen et ex-tête de liste EELV aux européennes.
Le parti vert n'a pas su maintenir la bonne dynamique du premier tour à Toulouse et a perdu la ville au maire sortant, Jean-Luc Moudenc. De même à Lille, la liste de Martine Aubry s'est maintenue malgré la percée du candidat Stéphane Baly.
Les alliances avec les partenaires de gauche ont grandement contribué à ces succès dans les urnes, selon l'AFP qui note des partenariats de poids avec le PS, le PCF, LFI et Génération·s dans certaines villes.
Si la performance d'EELV est beaucoup moins bonne en dehors des grandes villes, comme le souligne Emeric Bréhier, directeur de l'Observatoire de la vie politique à la Fondation Jean-Jaurès, auprès de l'AFP, les élections municipales auront en tout cas fait d'EELV une force incontournable à gauche en vue des prochaines élections, notamment de la prochaine présidentielle.
Emmanuel Macron a-t-il saisi ce vent du changement ? Avant de se rendre à Berlin à l'aube de la présidence allemande de l'Union européenne, le président français de la République reçoit ce 29 juin à l'Elysée les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), au lendemain de cette déferlante verte. Selon l'AFP, il entend apporter des «réponses fortes» et «à la hauteur des enjeux et des attentes» écologiques des Français... Faudra-t-il s'attendre à voir des personnalités écolo-compatible entrer au gouvernement lors d'un prochain remaniement ? A suivre.