Ventes d'armes à l'Arabie saoudite : un premier navire mis à l'eau en toute discrétion à Cherbourg
Alors que la vente d'armement à l'Arabie saoudite suscite de nombreux débats en France, ce commerce continue de se faire en catimini. Le premier des 39 navires intercepteurs HSI sera mis à l'eau à Cherbourg ce 24 juillet, sans la presse française.
Malgré les polémiques, la vente par la France à l'Arabie saoudite de 39 navires intercepteurs HSI pour un montant de 500 millions d'euros continue de se faire en toute discrétion.
En effet, selon des informations de Ouest France et de France Bleu, le premier navire rapide de 32 mètres, sur les 21 qui doivent être construits dans le chantier du Nord-Cotentin (les 18 autres sur un chantier dans le golfe persique), sera mis à l’eau à Cherbourg ce 24 juillet en présence d’une délégation saoudienne.
La vente doit s'opérer à travers les Constructions mécaniques de Normandie (CMN), entreprise de construction navale, spécialisée dans les bâtiments militaires. Selon les informations de Ouest France, le bateau pavoisé a quitté les ateliers du constructeur le 22 juillet au matin, en attendant «la cérémonie privée» à laquelle la presse française n’est pas conviée. Pourtant, selon France Bleu, des journalistes saoudiens seraient annoncés. Des élus locaux, triés sur le volet, auraient en revanche reçu une invitation, selon ces informations. Une délégation saoudienne serait également attendue à Cherbourg. Des tentes ont été montées sur le port à cet effet.
Cérémonie prévue en catimini : des journalistes saoudiens annoncés, la presse française elle n'est pas conviée, des élus locaux, triés sur le volet et surtout des représentants des forces armées saoudiennes https://t.co/RGEYvwnT79
— Elias Geoffroy (@EliasGeoffroy) 23 juillet 2019
La France a vendu pour 11 milliards d'euros d'armes et de matériel militaire à l'Arabie saoudite en neuf ans. Un commerce dont l'éthique est très critiquée par de nombreuses ONG, le royaume saoudien étant à l'offensive dans la guerre qu'il mène au Yémen depuis l'été 2014. Un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts, et trois millions de déplacés, selon les Nations unies. C'est d'ailleurs «la pire catastrophe humanitaire actuelle» selon l'ONU.