Lecornu échappe à la censure, l’Assemblée n'a pas dit son dernier mot

Lecornu échappe à la censure, l’Assemblée n'a pas dit son dernier mot© Getty Images
Sébastien Lecornu
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Sébastien Lecornu a survécu à deux motions de censure, évitant de peu la chute de son gouvernement. L’Assemblée retrouve une forme de stabilité pour entamer les débats budgétaires, malgré des oppositions toujours virulentes. Le RN revoit sa stratégie, misant désormais sur une posture plus institutionnelle.

Ce jeudi 16 octobre, Sébastien Lecornu a échappé de justesse à la double motion de censure déposée par La France insoumise et le Rassemblement national.

À peine nommé à Matignon, le Premier ministre affrontait déjà son baptême du feu dans un hémicycle sous haute tension. La motion la plus soutenue, celle de LFI, a recueilli 271 voix, échouant à dix-huit voix seulement de la majorité absolue nécessaire pour faire tomber le gouvernement. Le Parlement, paralysé depuis mi-juillet, peut donc enfin entamer sa session, avec comme enjeu immédiat l’examen du budget dès le 24 octobre.

« Et maintenant, au travail », a lancé Sébastien Lecornu en quittant à pied l’Assemblée pour rejoindre Matignon. Mais sous le vernis d’une reprise institutionnelle, la fragilité de l’exécutif est flagrante. L’absence d’une majorité stable continue de rendre chaque vote périlleux. Dans l’hémicycle, le Premier ministre est monté seul à la tribune, exposé aux attaques croisées des insoumis et du RN. Il a accusé les oppositions de court-circuiter le débat démocratique en déposant des motions de censure avant même la présentation du budget.

Le RN va proposer un contre-budget

La majorité se veut rassurante. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est réjouie de l'installation d'une « stabilité gouvernementale ». Mais le soulagement est tempéré par l’étroitesse du résultat et la volatilité des alliances.

Seuls sept députés socialistes, principalement ultramarins, ont voté la censure, et ni les communistes ni les écologistes n’ont fait le plein. Chez Les Républicains, malgré des voix discordantes appelant à la rupture, la plupart des députés ont refusé de s’associer aux motions, illustrant les fractures entre la base parlementaire et les figures nationales du parti.

Marine Le Pen, elle, a vu dans cet échec apparent un moment de clarification. En se présentant comme la seule opposition « cohérente » face à ce qu’elle qualifie de « coalition des partis du système », elle tente de capitaliser sur l’épisode pour affirmer sa stature d’alternative.

Mais derrière cette posture, le RN reconnaît en interne avoir raté une occasion rare de faire vaciller le pouvoir. Désormais, la stratégie change : fini le dégagisme tonitruant, place à un positionnement plus « institutionnel ». Le RN prévoit de déposer un contre-budget dès le 23 octobre et de participer activement aux débats, faute de pouvoir faire tomber le gouvernement à court terme.

Sébastien Lecornu, en suspendant la réforme des retraites, a tenté de désamorcer une partie des tensions à gauche. Un geste salué par Olivier Faure et les députés socialistes, qui se sont abstenus de voter la censure dans leur majorité. Mais ce sursis pourrait être de courte durée : les désaccords sur le budget, les politiques sociales et les réformes structurelles restent vifs. « Ce n’est pas un pacte de non-censure », a prévenu le socialiste Laurent Baumel. Même prudence chez les Républicains, où les critiques sur la politique budgétaire risquent de resurgir dès l’ouverture des débats.

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