Agriculteurs en colère : la FNSEA appelle à «une grande journée d’action» le 25 septembre

Dans une interview au Journal du Dimanche (JDD), Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, premier syndicat agricole français, a interpellé le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu et appelé à la mobilisation contre le traité du Mercosur et des importations «qui ne respectent pas les normes qui sont les nôtres», notamment ukrainiennes.
« J’attends de Monsieur Lecornu ce que j’attendais déjà de ses prédécesseurs : une vision et un cap pour apporter des réponses à une agriculture travaillée par le doute, en nous donnant les capacités d’entreprendre, afin de garantir la souveraineté du pays, en particulier sa souveraineté alimentaire. »
Dans une interview publiée ce 14 septembre dans les colonnes du Journal du Dimanche (JDD), Arnaud Rousseau, président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) a appelé à une « grande journée d’action » le 25 septembre « dans tous les départements ».
Dans le collimateur d’Arnaud Rousseau : le traité de libre-échange entre l’Union européenne et les pays latino-américains du Mersocur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) ainsi que « les taxes imposées par Donald Trump et le flot des importations internationales qui ne respectent pas les normes qui sont les nôtres, à l’image des œufs ukrainiens ». « Tous ces produits qui entrent sur notre territoire », a-t-il poursuivi, « et que nous ne voulons pas voir dans nos assiettes ».
« Les écologistes nous poussent dans une schizophrénie »
Sur le Mercosur, tout en épargnant Emmanuel Macron, le syndicaliste a pointé du doigt l’attitude d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, qui a « décid[é] de scinder l’accord et de confier la partie commerciale à la seule Commission européenne, écartant ainsi les votes des Parlements nationaux ».
« Beaucoup d’agriculteurs sont découragés, ne comprennent plus ce qu’on leur demande, subissent des contrôles incessants », a-t-il par ailleurs dénoncé. Le patron du premier syndicat agricole de France s’en est également pris aux écologistes qui « ont agité les peurs » et auxquels il « en veu[t] beaucoup ».
Ces derniers entraîneraient, selon lui, le pays dans « une schizophrénie » en poussant à davantage de normes en France alors même que des produits « qui ne respectent aucune d’entre elles » sont importés. Arnaud Rousseau a également dénoncé les « attaques d’une violence inouïe à l’encontre des agriculteurs », sur fond d’opposition des écologistes à la loi Duplomb qui ouvrait la possibilité de réautoriser l'acétamipride, un insecticide néonicotinoïde.
Interrogé quant à l’absence des agriculteurs aux manifestations du 10 septembre, Arnaud Rousseau a répondu qu'ils ne voulaient pas être « instrumentalisés par la récupération politique autour du mouvement », après avoir souligné qu'ils étaient « dépendants du rythme saisonnier dans lequel chaque jour compte ». « Les vendanges ne sont pas terminées, les troupeaux sont toujours à l’estive, les récoltes de maïs arrivent, comme celles des betteraves, et les semis de céréales… », a-t-il détaillé.