LR face au dilemme socialiste : Retailleau recadre Wauquiez

Les Républicains naviguent en eaux troubles, tiraillés entre stabilité politique et fidélité idéologique. Alors que Laurent Wauquiez ouvre la porte à un gouvernement socialiste, Bruno Retailleau s’oppose fermement, révélant les fractures au sein de LR face au camp macroniste.

Les Républicains (LR) peinent à définir une ligne claire face au camp macroniste, alors que l’hypothèse d’un gouvernement socialiste poussée par Emmanuel Macron et porté par Olivier Faure gagne du terrain avec la chute imminente de François Bayrou. Jeudi 4 septembre, une nouvelle passe d’armes entre Laurent Wauquiez, patron des députés LR, et Bruno Retailleau, président du parti et ministre de l’Intérieur, a mis en lumière ces tensions internes déjà exacerbées par la question du vote du confiance.

Retailleau riposte et rejette l’idée d’un soutien aux Socialistes

Sur BFMTV-RMC, Laurent Wauquiez a surpris en déclarant que LR ne censurerait pas automatiquement un gouvernement socialiste, pas plus qu’un gouvernement RN, au nom de la « stabilité politique ». « L’instabilité est catastrophique pour le pays », a-t-il justifié, prônant un « pacte législatif » pour juger les gouvernements sur leurs actions.

Cette position, définie dès l’été 2024 après la dissolution, exclut toutefois tout soutien à un exécutif incluant des ministres LFI. Wauquiez, qui votera « sans enthousiasme » la confiance à Bayrou, a aussi exprimé sa déception face à l’absence d’engagement clair du Premier ministre sur la suppression de deux jours fériés malgré un accord préalable.

Ces propos ont provoqué l’ire de Bruno Retailleau qui a réagi sur X : « Si LR a accepté d’entrer au gouvernement, c’est pour empêcher la gauche d’accéder au pouvoir ». Refusant tout « chèque en blanc » à un exécutif socialiste, il a insisté sur le devoir de la droite de bloquer une politique contraire aux intérêts de la France.

Cette mise au point vise à maintenir la pression sur Emmanuel Macron pour écarter le PS de Matignon, tout en rappelant l’opposition viscérale de LR à certaines figures socialistes, comme Olivier Faure, accusé d’avoir « pactisé » avec Jean-Luc Mélenchon. Ce désaccord révèle le dilemme de LR : soutenir la stabilité tout en préservant son identité face à un macronisme vacillant.

Nicolas Sarkozy, dans un récent entretien au Figaro, a mis en garde contre une assimilation de LR au gouvernement Bayrou, plaidant pour l’abstention lors du vote de confiance. Alors que des législatives anticipées se profilent, la droite doit clarifier sa stratégie pour éviter une confusion fatale auprès des électeurs.