Les pays du Sud «portent la voix des Droits de l’homme», affirme une députée LFI

La députée française Gabrielle Cathala, qui a embarqué sur le Handala en route vers Gaza, a salué le positionnement de pays du sud en faveur de la cause palestinienne. Son homologue du Parlement européen, Emma Fourreau, également interviewée, a dénoncé le deux poids deux mesures de Paris sur les conflits en Ukraine et au Proche-Orient.
« Ce sont ces pays qui depuis le début portent la voix que l’Occident devrait porter ». Dans une interview au média de son parti, L’insoumission, diffusée sur Youtube le 19 juillet, la députée de la France insoumise (LFI) Gabrielle Cathala a salué les pays du Sud global, dont certains étaient présents les 15 et 16 juillet à Bogota pour un sommet du Groupe de La Haye sur la Palestine.
Cet évènement a rassemblé une trentaine d’États, dont le Brésil, la Chine et la Turquie. Douze d’entre eux ont appelé, dans une déclaration finale, à prendre des mesures à l’encontre d’Israël, visant notamment à empêcher l’acheminement d’armes et de munitions vers l’État hébreu.
Étaient notamment représentés, lors de cette réunion en Colombie, deux États européens, l’Espagne et le Portugal. La Norvège, qui comme l’Espagne a reconnu la Palestine, était également présente. « Mais on a aussi des pays que l’Occident appelle avec mépris le "Sud" », a souligné Gabrielle Cathala, lors de cette interview enregistrée depuis le pont du Handala, un chalutier faisant route vers la bande de Gaza. L’élue française a alors enchaîné : « le Nicaragua, Cuba, tous ces pays qui ont toujours soutenu la liberté des peuples et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».
Le « deux poids deux mesures » de Paris « tue le droit international »
Renvoyant à cette « voix que l’Occident devrait porter », la députée du Val-d’Oise a mis en avant la procédure lancée contre Israël par l’Afrique du Sud « avec le soutien de l’Algérie » auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ).
« Toutes les résolutions qui ont pu être portées au Conseil de sécurité, elles l’ont été par l’Algérie », membre non permanent de l’instance onusienne, « qui a lancé des débats sur des sanctions et sur des résolutions », a-t-elle poursuivi. « Et cela montre l’importance de tous ces pays, qui sont finalement les pays qui portent la voix des droits de l’homme que, de manière erronée, on associe à la France ou à d’autres pays occidentaux qui ne les portent plus ».
« On ne peut que souhaiter que ce groupe s’élargisse », a pour sa part déclaré l’eurodéputée LFI Emma Fourreau, également interviewée. Cette dernière a salué un « mouvement » d’États « non aligné à la politique génocidaire de Netanyahou et à ses soutiens, notamment les États-Unis mais aussi l’Union européenne qui est complice ».
La jeune eurodéputée a également fustigé le « deux poids deux mesures » d’Emmanuel Macron, dressant un parallèle entre son attitude sur le dossier ukrainien – où Paris ne cesse de plaider pour davantage de sanctions contre la Russie – et ce conflit qui déchire le Proche-Orient où aucune sanction n’a pour l'heure été prise à l’encontre des autorités israéliennes. Un deux poids deux mesures de l’exécutif tricolore qui, selon Emma Fourreau, « tue le droit international ».