Nombre record de SDF morts dans la rue en France en 2023
Le collectif Les Morts de la rue a publié son rapport annuel le 30 octobre. Il énonce le chiffre de 735 personnes mortes dans les rues françaises durant l'année 2023.
Plus de cent morts supplémentaires dans les rues du pays. Le collectifs Les Morts de la rue fait état d’une augmentation de 111 décès de sans-abris dans son rapport annuel sur les décès de sans domicile fixe (SDF) en 2023.
Avec 735 décès en 2023 contre 624 pour 2022, le collectif évoque « un triste record » et attire l’attention sur la mortalité précoce des sans-abris alors que la situation économique se détériore en France et que 11 millions de Français se trouvent « en situation de pauvreté ».
Un âge moyen de décès à 49 ans, les hommes surreprésentés
Le collectif Les Morts de la rue évoque une « mortalité massive et précoce » des personnes sans abri, vivant dans un habitat de fortune ou dans une structure d'hébergement. Selon le document, l'âge moyen du décès est de « 48,8 ans » alors que l’espérance de vie en France, elle, se situe à près de 80 ans.
Neuf morts dans la rue sur 10 sont des hommes et la moitié de ces décès concerne des Français. L’hiver est la saison la plus meurtrière, avec un tiers (31 %) des décès comptabilisés. Les décès ont le plus fréquemment lieu dans la rue et l’espace public (32 %), puis dans des lieux de soins (30 %).
C’est le 12ème rapport du Collectif et c’est la première fois qu’un tel chiffre est atteint, ce qui constitue selon l’association un «triste record». Elle relativise cependant en avançant que cette augmentation peut s'expliquer non seulement par «une détérioration des conditions de vie pour ces populations» mais aussi par une amélioration de la méthode de recensement.
En France, le nombre estimé des personnes sans domicile fixe a doublé en une décennie, pour s'élever aujourd’hui à environ 330 000 hommes et femmes, rapporte le collectif.
Le collectif Morts dans la rue entend « rendre visibles » ces victimes, tout en rappelant que de nombreux décès de SDF «échappent» aux calculs. Ainsi, le nombre réel des décès pourrait être six fois plus important.