Ingérences russes: «Je n'ai pas été concerné», se défend Fillon, qui dénonce les écoutes américaines
- Avec AFP
François Fillon était auditionné par une commission d'enquête initiée par le RN, consacrée aux «ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères». Il a dénoncé les écoutes de la NSA sur son téléphone et celui de Sarkozy.
«Je n'ai pas été concerné directement par des ingérences russes» ni reçu «un centime d'argent», et «ma carrière professionnelle» dans le privé «ne regarde que moi», a affirmé François Fillon, interrogé à l'Assemblée par une commission d'enquête initiée par le Rassemblement national et consacrée aux «ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères». L'ancien Premier ministre était questionné sur sa présence passée au sein de conseils d'administration d'entreprises russes.
En introduction, l'ancien candidat de droite à la présidentielle a d'abord évoqué ses «36 ans de vie publique», comme député, ministre ou chef du gouvernement de 2007 à 2012.
Fillon dénonce les écoutes de la NSA au plus niveau
«Des ingérences étrangères, oui, j'en ai rencontrées, la plupart du temps, elles venaient d'un pays ami et allié qui s'appelait les Etats-Unis. J'ai été écouté avec le président Sarkozy pendant cinq ans par la NSA», l'Agence de sécurité nationale américaine, a-t-il affirmé.
.@FrancoisFillon indique avoir assisté à des tentatives d'"ingérence étrangère" au cours de sa carrière. "La plupart du temps, elles venaient des États-Unis", précise-t-il, critiquant notamment le principe d'extraterritorialité de la justice américaine.#DirectANpic.twitter.com/56Cpisem60
— LCP (@LCP) May 2, 2023
François Fillon a aussi mentionné «l'espionnage chinois» ou d'éventuelles «ingérences venant de pays comme la Turquie, le Maroc, l'Algérie qui donnent directement des consignes de vote au moment des élections françaises par l'intermédiaire de responsables religieux», a-t-il encore affirmé.
Interrogé par la commission, il a ensuite évoqué sa reconversion dans le privé et sa présence un temps au sein du conseil d'administration des entreprises russes Sibur (pétrochimie) et Zarubezhneft (hydrocarbure), avant qu'il ne démissionne dans la foulée de l'intervention russe en Ukraine, le 24 février 2022.
«Zarubezhneft [est] une entreprise qui n'intervient pas en France»
«En 2017, dans les circonstances que chacun connaît, j'ai quitté la vie publique et de manière définitive ; j'ai entamé une carrière professionnelle, qui ne regarde que moi, je n'ai de comptes à rendre à personne, dans le respect naturellement des lois de la République», a-t-il souligné à propos de ses activités de conseil.
«Il n'y a strictement aucune friction entre Zarubezhneft et la France, (c'est) une entreprise qui n'intervient pas en France», mais «principalement en Asie», a-t-il souligné.
«J'ai assisté à un conseil de la société Zarubezhneft» et à un «conseil en visioconférence pour cause de Covid de la société Sibur» avant «ma démission de ces deux conseils d'administration», «dès l'invasion de l'Ukraine», a déclaré François Fillon.
Sanctions contre la Russie : "Ce sont les Occidentaux qui imposent leurs sanctions au reste du monde. Si vous ne ressentez pas à quel point cette politique là fait monter un ressentiment contre nous, vous ne voyez pas arriver l'orage", analyse @FrancoisFillon.#DirectANpic.twitter.com/2aVU0kLsqH
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S'il a par ailleurs déclaré s'être trompé face à l'offensive russe en Ukraine, disant avoir été «convaincu que le président Poutine ne passerait pas à l'acte» et qualifiant la guerre de «catastrophe absolue», François Fillon a aussi critiqué avec véhémence les sanctions occidentales à l'égard du reste du monde, prévenant qu'un aveuglement à ce propos pourrait causer le pire.