Energie : des centaines de boulangers manifestent à Paris pour demander plus d'aides (IMAGES)
- Avec AFP
A l'appel de plusieurs collectifs d'artisans, des centaines de boulangers ont battu le pavé à Paris le 23 janvier pour exiger du gouvernement un appui financier pour faire face à la hausse des prix de l'énergie.
Plusieurs centaines de manifestants, pour la plupart des boulangers, se sont rassemblés lundi à Paris pour demander des aides supplémentaires face à la hausse des prix de l'énergie.
La confédération nationale de la boulangerie et boulangerie-pâtisserie n'avait pas appelé à manifester, satisfaite du dialogue en cours avec le gouvernement et des dispositifs en place, bien que ceux-ci soient encore peu connus des entreprises.
Mais plusieurs collectifs, dont le «Collectif pour la survie de la boulangerie et de l'artisanat», ont appelé à une marche vers le ministère de l'Economie. Des centaines de boulangers ont répondu présent, baguettes à la main.
« Bercy, on arrive ! », la manifestation des boulangers se dirige vers le Ministère de l'Économie #boulangers#electricitepic.twitter.com/zyD2rh80zF
— Luc Auffret (@LucAuffret) January 23, 2023
Exclus du bouclier tarifaire
Une dizaine de députés France insoumise (dont Antoine Léaument et Danielle Simonnet) et du Rassemblement national (dont Sébastien Chenu), le député Debout la France Nicolas Dupont-Aignan et l'ancien candidat à l'élection présidentielle Jean Lassalle ont rejoint les boulangers, à la fois pour demander un élargissement du bouclier tarifaire mais aussi, pour certains, la sortie du marché européen de l'énergie.
En direct de la manifestation des #boulangers et artisans, qui croulent sous le poids des factures d'électricité.
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) January 23, 2023
Revenons à un prix national et sortons du marché européen qui nous asphyxie ! pic.twitter.com/wUhvb7P2HI
Le bouclier tarifaire, qui limite la hausse des prix, est ouvert aux très petites entreprises (moins de 10 salariés et chiffre d'affaires annuel inférieur à 2 millions d'euros) dont le compteur électrique affiche une puissance de moins de 36kVA. Les boulangers en sont de fait exclus, en raison de la consommation des fours.
Le collectif estime insuffisants les autres dispositifs d'aide mis en place par l'exécutif, comme l'amortisseur électricité, le guichet d'aide au paiement des factures de gaz et d'électricité, le report du paiement des impôts et des cotisations sociales ou encore la résiliation sans frais des contrats d'énergie les plus exorbitants.
Boulangers en colère devant le ministère des finances pic.twitter.com/UHO4MfbGD1
— MIKE BOROWSKI (@BOROWSKIMIKE) January 23, 2023
Vers des actions radicales face à la hausse des prix ?
Les boulangers ne sont pas les seuls à demander un élargissement des subsides. La Confédération des PME les juge encore «insuffisants», peu vulgarisés et trop «segmentés» en fonction de la taille des entreprises.
Le gouvernement a pourtant multiplié les aides ces derniers mois et encore début janvier en limitant le prix de l'électricité à 280 euros le mégawattheure pour les très petites entreprises (TPE) en 2023. La CPME a salué l'initiative du géant pétrolier TotalEnergies qui s'est engagé la semaine dernière à permettre aux PME de renégocier leur contrat pour parvenir à ce prix, invitant les autres fournisseurs à faire de même. Les énergéticiens étaient par ailleurs reçus dans l'après-midi du 23 janvier au ministère à Bercy.
A l'issue de cette réunion, TotalEnergies a indiqué qu'il contribuerait au dispositif visant à protéger les TPE à hauteur d'un rabais de 100 euros le MWh.
Pour faire face à la hausse des prix, des méthodes radicales sont de plus en plus envisagées par les entreprises, boulangers en tête. A Marseille, la CGT-Energie a même évoqué la possibilité de procéder à une «manipulation sur le compteur» pour que les boulangers puissent bénéficier de fortes réductions sur leur facture.
«On a la capacité technique de le faire, sans mettre en danger les biens ni les personnes», a confié à l'AFP son secrétaire général Renaud Henry, sans donner plus de précisions sur la manière de procéder qui serait toutefois «complètement illégale».