Le FMI annonce une récession mondiale en 2020, mais croit à une reprise dès 2021
Le Fonds monétaire international estime que la pandémie de coronavirus entraînera une récession mondiale en 2020 qui pourrait être pire que celle déclenchée par la crise de 2008-2009. Les économies émergentes devraient particulièrement souffrir.
Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), a salué les dispositions fiscales extraordinaires adoptées par de nombreux pays pour protéger les entreprises et les emplois, ainsi que les mesures prises par les banques centrales pour assouplir leur politique monétaire. Mais elle a aussi estimé que ces mesures pourraient se révéler insuffisantes.
Ses déclarations ont suivi une conférence téléphonique des ministres des Finances et des banquiers centraux du groupe des 20 premières économies du monde (G20), au cours de laquelle, a été reconnue selon elle, la nécessité d'une solidarité internationale.
De plus en plus de pays imposent des mesures de verrouillage des frontières pour contenir la progression du virus qui a, selon le dernier comptage de l’OMS mardi soir 24 mars, déjà causé près de 20 000 décès dans le monde pour près de 400 000 cas infectieux confirmés.
Kristalina Georgieva a déclaré que les perspectives de croissance mondiale étaient négatives et que le FMI s'attendait désormais à «une récession au moins aussi grave que pendant la crise financière mondiale [2008-2009] voire pire».
Plus tôt ce mois-ci, elle avait averti que la croissance mondiale en 2020 serait inférieure au taux de 2,9% observé en 2019, mais n'avait pas formellement annoncé de récession. Les différentes manifestations de conflits commerciaux, en particulier entre la Chine et les Etats-Unis, ont entraîné, l'an dernier, la plus forte pression négative depuis la contraction moyenne de 0,7% au niveau mondial observée en 2009.
Priorité à la crise sanitaire et aux systèmes de santé
La directrice générale du FMI a toutefois entrevu la possibilité d’une reprise en 2021. Mais pour y parvenir, les pays doivent, selon elle, donner la priorité au confinement pour ralentir la progression du virus et renforcer les systèmes de santé.
«L'impact économique est et sera grave, mais plus le virus est arrêté rapidement, plus la reprise sera rapide et forte », a-t-elle déclaré. Kristalina Georgieva a aussi annoncé que le FMI augmenterait massivement ses financements d'urgence, notant que 80 pays avaient déjà demandé de son aide et que le FMI était prêt à déployer la totalité de ses mille milliards de dollars de capacité de prêt.
Elle a aussi souligné que les économies des pays émergents ou peu développés économiquement étaient confrontés à des défis importants, comme la fuite des capitaux. Les investisseurs ont déjà retiré 83 milliards de dollars des marchés émergents depuis le début de la crise, la plus importante sortie de capitaux jamais enregistrée, d’après le FMI.
Kristalina Georgieva a assuré que le FMI était particulièrement préoccupé par les pays à faible revenu en situation de surendettement et a appelé ses membres à verser de nouvelles contributions pour reconstituer son fonds de secours. Elle a ajouté que le FMI étudiait d'autres options de financement avec ses membres. Toutefois, contrairement aux Banques centrales, le FMI, en tant qu’organisme prêteur de dernier recours n’a pas la possibilité d’émettre de la monnaie.