Six pays d’Afrique de l’ouest dénoncent le choix de rebaptiser le Franc CFA en Eco
- Avec AFP
Réunis le 16 janvier à Abuja, les ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales de six pays ouest-africains, majoritairement anglophones, ont estimé que le changement de nom du Franc CFA contrevenait aux décisions de la CEDEAO.
Le Nigeria et plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, notamment anglophones, ont dénoncé le 16 janvier à Abuja la décision de remplacer le franc CFA par l'Eco, affirmant qu'elle n'était «pas conforme» au programme adopté récemment par l'ensemble de la région pour mettre en place une monnaie unique.
L'Eco, un projet de la Cédéao débattu depuis près de 30 ans
Les six pays de la Zone monétaire ouest-africaine (WAMZ) ont «noté avec préoccupation la déclaration visant à renommer unilatéralement le franc CFA en Eco d'ici à 2020», selon un communiqué publié à l'issue de cette rencontre extraordinaire entre les différents ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales. La WAMZ est composée du Nigeria, du Ghana, du Liberia, de la Sierra Leone, de la Gambie et de la Guinée-Conakry qui ne fait pas partie de la zone CFA. Ces pays estiment que «cette action n'est pas conforme aux décisions» de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) en vue de «l'adoption de l'eco comme nom de la monnaie unique» de toute la région, dont l'idée est débattue depuis bientôt 30 ans.
Ils «réitèrent l'importance pour tous les membres de la CEDEAO d'adhérer aux décisions de l'autorité des chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO concernant la mise en œuvre de la feuille de route révisée du programme de monnaie unique». Un sommet réunissant les chefs d'Etat de la WAMZ est prochainement prévu pour décider de la conduite à venir, précise le communiqué final.
Huit pays francophones d'Afrique de l'Ouest, qui utilisent le franc CFA, avaient annoncé fin décembre leur décision de remplacer leur monnaie commune par l'Eco et de rompre ainsi les liens très controversés avec la France, ancienne puissance coloniale, qui accueillait notamment la moitié de leurs réserves de changes en échange de la convertibilité du CFA avec l'euro.
L'annonce surprise avait été faite par le président ivoirien Alassane Ouattara lors d'une visite à Noël de son homologue français Emmanuel Macron, dont il est le principal allié politique dans la région, au lendemain d'un sommet de la CEDEAO qui avait encouragé les efforts visant à mettre en place une monnaie unique ouest-africaine d'ici juillet.
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