Mali : l’ex-Premier ministre Choguel Maïga placé sous mandat de dépôt pour détournement de fonds publics

Après huit jours de garde à vue, l’ancien Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a été placé sous mandat de dépôt par la Cour suprême, le 19 août, pour détournement de fonds publics et malversations financières.
La presse malienne a rapporté que l’ancien Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, avait été placé sous mandat de dépôt par la chambre d’instruction de la Cour suprême, le 19 août, pour « atteinte aux biens publics, faux, usage de faux et malversations financières ».
Les autorités judiciaires maliennes ont indiqué que les investigations portent sur la gestion de l’ancien Premier ministre à la Primature, de l’Agence de gestion du Fonds d’accès universel (AGEFAU) entre 2020 et 2023, ainsi que de l’Autorité malienne de régulation des télécommunications et des postes (AMRTP).
Le procureur général pointe des irrégularités financières jugées graves, incluant des dépenses injustifiées de plusieurs milliards de francs CFA, l’octroi de prêts jugés douteux, des abonnements téléphoniques non documentés, des frais de mission excessifs et des marchés attribués sans transparence, entre autres anomalies de gestion, indique le site d’information APA News.
Étapes de la procédure judiciaire
La procédure judiciaire à l’encontre de Maïga s’est articulée en plusieurs étapes depuis le début de ce mois d’août. L’ancien Premier ministre avait répondu à une première convocation des enquêteurs le 1ᵉʳ août, avant de se soumettre à une autre audition dix jours plus tard, au terme de laquelle il avait été placé en garde à vue prolongée jusqu’au 19 août.
L’ancien chef du gouvernement n’est pas le seul suspect dans cette affaire, puisque son ancien directeur de cabinet, le professeur Issiaka Ahmadou Singaré, et trois autres anciens responsables financiers de la Primature sont aussi inclus dans l’enquête. Tous ont été inculpés, mais le placement en détention ne concerne que Maïga. Quant au professeur Singaré, il a bénéficié d’une liberté provisoire, compte tenu de son âge de 80 ans.
L’avocat de l’ancien chef du gouvernement, Me Cheick Oumar Konaré, a déclaré : « Nous croyons en la justice, nous sommes sereins dans l’attente du procès. » Il a ajouté que son client « reste digne et combatif malgré son incarcération », rapportant ses propres mots : « Un homme politique doit s’attendre à tout, y compris la prison et la mort. »
Choguel Kokalla Maïga était aussi le chef de file du Mouvement du 5 juin - Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Nommé Premier ministre du gouvernement de transition en juin 2021, il est resté aux commandes pendant trois ans avant d’être remercié en novembre 2024, pour divergences avec les dirigeants militaires du Mali. Il risque plusieurs années de prison en cas de condamnation, au terme d'une instruction qui n’a encore fixé aucune date de comparution.