La RDC et les rebelles du M23 signent une déclaration de principe au Qatar pour une cessation des hostilités

Les accords entre le gouvernement de la République démocratique du Congo et le groupe rebelle AFC/M23, salués par l’Union africaine, font suite à plusieurs mois de négociations sous l’égide du Qatar, mais il reste encore des détails en attente de finalisation.
La République démocratique du Congo (RDC) et le groupe rebelle de l’AFC/M23 ont signé, ce 19 juillet, une déclaration de principe qui devrait mettre un terme aux combats dans l'est du Congo. Si l’accord est perçu comme un signe de progrès, selon les observateurs, l’agence britannique Reuters a tout de même cité des sources informées des négociations qui ont indiqué que certains détails devaient encore être négociés entre les deux parties au conflit. Selon la même source, la signature de la déclaration a été effectuée par les représentants des deux parties lors d'une cérémonie à Doha, couronnant ainsi des mois d’efforts diplomatiques et de médiation du Qatar.
« Une étape majeure » pour instaurer une paix, selon l'Union africaine
L’Union africaine (UA) a salué, par voie de communiqué rendu public dans la même journée du 19 juillet, la signature de la déclaration de principe entre la RDC et l’AFC/M23. Le président de la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, s’est, dans ce cadre, félicité de cette signature, qu’il considère comme une « avancée significative qui marque une étape majeure dans les efforts déployés pour instaurer une paix, une sécurité et une stabilité durables dans l'est de la RDC et dans la région des Grands Lacs ». Il a également salué toutes les parties prenantes, à savoir les États-Unis et le Qatar, ainsi que les facilitateurs régionaux de la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).
Les questions les plus importantes restent en suspens
On ignore toujours, pour l’heure, quelles questions ont été concrètement résolues entre les parties aux négociations. Selon Reuters, des sources au sein des deux délégations ont exprimé leur frustration quant au rythme des négociations et à l'absence de progrès sur les mesures de confiance, comme notamment la libération des membres du M23 détenus par le Congo et la réouverture des banques dans les territoires contrôlés par les rebelles.
La même source a noté que les questions plus importantes demeuraient en suspens concernant l'éventuel retrait du Rwanda et du M23 de l'est du Congo. Un point qui n’aurait pas été pleinement abordé par la déclaration de principes et qui fait partie des détails fondamentaux en attente de finalisation.
Pour rappel, l’AFC/M23, soutenu par le Rwanda, a mené une offensive s’emparant de Goma, la plus grande ville de l'est du Congo, en janvier, avant de progresser dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Les combats avaient fait des milliers de morts et de déplacés, tout en accentuant le risque d'escalade vers une guerre régionale.