Face à la sécheresse et au stress hydrique, le Maroc mise sur le dessalement de l'eau de mer

Face à la sécheresse et au stress hydrique, le Maroc mise sur le dessalement de l'eau de mer© Associated Press
Sécheresse en Italie (image d'illustration).
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Pour faire face à la sécheresse et pour répondre aux besoins de la population locale, le royaume chérifien mise sur le développement d'usines de dessalement. 15 nouveaux sites doivent voir le jour d'ici 2030. Cette technique est néanmoins néfaste pour l'écosystème et très énergivore.

Alors que le royaume chérifien connaît sa sixième année de sécheresse consécutive, Rabat mise de plus en plus sur le dessalement de l'eau de mer pour répondre à la consommation locale. 

Pompage intensif des nappes phréatiques, culture d'avocats et d'agrumes très demandeurs en eau, températures avoisinant les 50 degrés Celsius, le Maroc a fait du dessalement de l'eau de mer sa priorité. La station d’Al Hoceima, la seule sur les côtes méditerranéennes, peut produire jusqu’à 17 280 m3 d’eau en une journée. Le Maroc en compte actuellement 11 sur l'ensemble de son territoire. 

Après avoir retiré le sel et le sable grâce à l’osmose inverse, une technique de purification, l'eau est reminéralisée en y ajoutant du CO2 et de la chaux. Une solution alternative qui permet de répondre aux besoins des 450 000 habitants de la région.

En effet, en janvier dernier le Maroc avait déjà enregistré un déficit pluviométrique de 70% par rapport à la moyenne de ces 30 dernières années, selon le ministère de l’Eau et de l’Équipement. Les hammams et les stations de lavage automobile avaient notamment dû fermer temporairement.

15 nouvelles usines de dessalement d'ici 2030

Fin juillet, dans son allocution annuelle, le roi Mohammed VI a donné le cap : d’ici 2030, le Maroc devra produire 1,7 milliards de m3 d’eau dessalée par an grâce à une trentaine de stations. De quoi approvisionner la moitié de la population en eau potable.

Pour se faire, le royaume chérifien ne lésine pas sur les moyens à employer. La capitale économique Casablanca a lancé en janvier dernier les travaux de la plus grande station du continent, pour produire 300 m3 d'eau potable par an.

Ce futur projet vise à répondre aux besoins de la population de la plus grande ville du pays, tout en réservant les sources d'eaux habituelles à l'élevage et à l'agriculture. 15 autres usines doivent être construites d'ici 2030. 

Quel effet sur la biodiversité ?

Toutefois, ces projets sont néfastes pour la biodiversité, le sel prélevé qu'on nomme la saumure mais également les substances chimiques pour faire fonctionner l'usine sont rejetés dans la mer. La technique du dessalement est également très consommatrice en électricité et donc demandeuse en matières fossiles. 

Pour tenter de pallier à la sécheresse et au stress hydrique dans le pays, le Maroc mise de surcroît sur le reboisement de ses forêts. 

L’Agence nationale des Eaux et Forêts a mis en place le plan «Forêt du Maroc 2020-2030» avec pour objectif «d’atteindre une superficie de reboisement ou de régénération de 50 000 hectares par an dans les premières années», précise Mohammed Hakam, qui ajoute que d'ici 2030, le Maroc espère arriver à «une moyenne annuelle de 100 000 hectares».

La société civile marocaine participe également à ce projet avec la plantation d'arbres plus résistants aux périodes de sécheresse, à l'instar de l’arganier, du caroubier, des oliviers ou des figuiers. 

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