Cyberattaques, cyber-déstabilisation, cyberespionnage : dans le monde moderne, l'espace numérique est devenu le nouveau champ de batailles géopolitiques. Le prochain grand conflit international sera-t-il numérique ?
Economie, politique, défense, énergie, transports : aucun secteur n’est à l’abri de la nouvelle menace, celle des cyberattaques. Face à ce danger grandissant, les Etats adoptent, les uns après les autres, des stratégies de lutte contre la cybercriminalité. La France, par exemple, recrute des «combattants numériques», des hommes formés pour protéger les réseaux, veiller à la sécurité des systèmes informatiques et mener des enquêtes. Le pays a investi plus d’un milliard d’euros dans ce secteur. Mais ces dépenses sont-elles justifiées ?
A en croire les déclarations de certains pays, la cyberguerre est déjà en cours. Les Pays-Bas ou encore les Etats-Unis semblent même l’avoir déclarée à la Russie qu’ils jugent coupable d’actions de piratage. Pourtant Moscou rejette en bloc ces accusations. La Chine, de son côté, est également tenue responsable d’attaques informatiques mais Pékin réagit fermement en dénonçant les accusations des Etats-Unis et de leurs alliés.
Or, aujourd’hui aucune loi contraignante et applicable à tous ne régit le cyberespace où les tensions ne cesse de croître. Que fait l’ONU pour rendre le cyberespace plus sûr ? Quel est l’enjeu géopolitique des guerres virtuelles ? Comment influencent-elles les relations entre les pays ? Afin d’y voir plus clair, Oleg Shommer reçoit Pierre-Emmanuel Thomann, géopolitologue et président du think-tank l’Eurocontinent.