Négociations avec Kiev : «Nous verrons quelle est la situation sur le terrain», souligne Lavrov
Accusant les Anglo-Saxons de bloquer la reprise des discussions, le ministre russe a estimé qu'il faudrait prendre en compte la réalité du terrain, ainsi que l'avis de la population des «zones libérées», dans le cadre d'éventuelles négociations.
Dans une interview accordée à la compagnie de télévision et de radio biélorusse le 23 juin à Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueї Lavrov a accusé les Anglo-Saxons de ne pas autoriser le gouvernement ukrainien à reprendre le processus diplomatique entre la Russie et l’Ukraine.
Il a également estimé que si de telles négociations avaient lieu, il faudrait prendre en compte la situation «sur le terrain» à ce moment. «Il y a des zones libérées, et la majorité de la population n'imagine même pas revenir sous le contrôle d'autorités néonazies ou d'autorités qui encouragent le néonazisme de toutes les manières possibles», a poursuivi Sergueï Lavrov.
Annonçant le lancement de son «opération militaire spéciale» le 24 février, Vladimir Poutine avait fixé comme buts la «démilitarisation» et la «dénazification» de l'Ukraine, afin de venir en aide aux populations du Donbass, dans l'est de l'Ukraine. Toutefois, Kiev et ses alliés – principalement occidentaux – voient dans l'offensive russe une guerre d'invasion et une occupation de ses territoires.
Si des rencontres entre délégations russe et ukrainienne avaient eu lieu au début du conflit, le processus est depuis lors au point mort. La Russie poursuit son avancée militaire, comme en témoigne la récente prise de la ville stratégique de Sévérodonetsk. L'Ukraine de son côté peut compter sur de nombreuses livraisons d'armes de la part de l'Occident, ce que Moscou dénonce comme une manière de «faire durer» le conflit.