Poutine : la Russie ne s'oppose pas à une entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne
Vladimir Poutine a souligné ce 17 juin que la Russie n'était pas contre une intégration de Kiev à l'UE – Moscou s'étant en en revanche toujours opposé à ce que l'Ukraine devienne un avant-poste militaire de l'Occident.
Alors que le 17 juin la Commission européenne a donné son feu vert pour que l’Ukraine bénéficie du statut de candidate à l’Union européenne (UE), Vladimir Poutine a commenté cette perspective ce même jour, en assurant que son pays n'y était pas spécialement opposé.
Intervenant à l’occasion du Forum économique de Saint-Pétersbourg, le président de la Fédération de Russie a assuré que Moscou n’avait «rien contre» une intégration de l'Ukraine à l'UE, dans la mesure où la conclusion d'une union, sur le plan économique, constituait «une décision souveraine» pour tout Etat. Le dirigeant russe a estimé que l’intérêt pour l’Union européenne d’intégrer ou non l’Ukraine relevait de son pouvoir d’appréciation souverain, et réciproquement pour Kiev. «Est-ce que ce sera utile pour [les Européens] ou dommageable pour l'Ukraine ? C'est au peuple ukrainien de décider, ou aux dirigeants actuels», a-t-il déclaré.
Le chef d'Etat a noté au passage que du fait de la structure économique actuelle de l'Ukraine – particulièrement mise à mal par le conflit en cours contre l'armée russe –, «il faudra [à Kiev] un certain nombre de soutiens, sans quoi le pays va se transformer en semi-colonie». Il est à noter, en outre, que la question même de l'intégration de l'Ukraine au sein de l'UE ne fait pas consensus au sein de celle-ci, certains Etats-membres se montrant réservés.
Souhaitant mettre les points sur les «i» sur le rapport de la Russie à l'Ukraine, Vladimir Poutine a rappelé que Moscou s'était en revanche toujours opposé à ce que son voisin devienne une «zone militaire», car cela représenterait une menace pour la sécurité russe. Il est d'ailleurs à noter que c'est notamment au nom de la «démilitarisation» et de la «dénazification» de l'Ukraine que la Russie a lancé, fin février, une opération militaire dans ce pays. Vladimir Poutine avait notamment affirmé, lors de son discours annonçant le lancement de l'«opération militaire spéciale» : «Le problème est que sur les territoires qui nous sont adjacents, je vous fais remarquer, sur nos propres territoires historiques, une "anti-Russie" est en train d’être créée, qui a été placée sous un contrôle extérieur total, qui est colonisée de manière active par les forces armées des pays de l’OTAN, où il y a un afflux d’armes des plus modernes». Les alliés occidentaux de Kiev ont quant à eux dénoncé une guerre d'invasion qui ne répond à aucune provocation, et ont multiplié les sanctions économiques et diplomatiques contre la Russie.