Poutine prévient qu'établir une zone d'exclusion aérienne sera vu comme une participation au conflit
Le président russe Vladimir Poutine a souligné que la Russie considérerait comme cobelligérant tout pays tentant d'imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine. Une revendication de Kiev que l'OTAN a pour l'heure rejetée.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré le 5 mars que la Russie considérerait tout effort visant à établir une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine comme une participation aux hostilités.
«Nous entendons maintenant qu'il faut créer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine. Cela ne peut pas être fait sur le territoire de l'Ukraine. Cela ne peut se faire que sur le territoire de certains pays voisins», a-t-il déclaré lors d'une réunion avec d'une rencontre en prévision de la célébration de la journée internationale de la femme avec des employées des compagnies aériennes russes.
«Mais toute démarche en ce sens sera considérée comme une participation au conflit armé du pays à partir du territoire duquel seront créées des menaces pour nos troupes», a-t-il poursuivi. «Dès la première seconde, nous les considérerons comme des participants à des conflits militaires, quelles que soient les organisations dont ils sont membres», a-t-il ajouté.
La veille, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait imploré l'OTAN d'instaurer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de son pays. Mais pour l'instant, c'est une ligne rouge infranchissable pour l'Alliance transatlantique, dont l'Ukraine n'est pas membre.
«La question a été évoquée et les Alliés sont convenus que nous ne devrions pas avoir d’avions de l'OTAN opérant dans l’espace aérien ukrainien ou des troupes de l’OTAN au sol, car nous pourrions nous retrouver avec une guerre totale en Europe», a expliqué Jens Stoltenberg, au terme d'une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance à Bruxelles le 4 mars. Il faut dire que des mesures visant à créer une zone d'exclusion dans le ciel urkrainien pourrait amener à une confrontation directe entre chasseurs de l'OTAN et russes, risquant sérieusement d'entraîner les deux parties dans une guerre totale aux conséquences incertaines, toutes deux disposant d'un arsenal nucléaire.
Lors de sa rencontre, Vladimir Poutine a également mis en garde contre une éventuelle perte par l'Ukraine de son «statut d'Etat» si les autorités ukrainiennes ne changeaient pas de politique.
«Les autorités actuelles doivent comprendre que si elles continuent de faire ce qu'elles font, elles mettent en question l'avenir du statut d'Etat ukrainien. Et si cela se passe, elles en seront entièrement responsables», a déclaré le président russe.
Le 24 février, la Russie lançait son offensive militaire en Ukraine, avec l'objectif revendiqué par Vladimir Poutine de défendre les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, dont il a reconnu l'indépendance, ainsi qu'à «démilitariser» et «dénazifier» l’Ukraine. L'intervention militaire russe a été et continue d'être vivement dénoncée, notamment par les pays occidentaux qui ont multiplié les sanctions.