Long échange téléphonique entre Poutine et Macron sur le conflit en Ukraine
La communication n'est pas coupée entre le président russe et son homologue français. Les deux hommes ont échangé à nouveau ce 3 mars sur le conflit en Ukraine. Vladimir Poutine y a affirmé sa «très grande détermination», selon l'Elysée.
Lors d'une discussion téléphonique de 1h30 entre le président russe et Emmanuel Macron, Vladimir Poutine a, selon l'Elysée, indiqué que l'opération de l'armée russe se développait «selon le plan» prévu par Moscou et qu'elle allait «s'aggraver» si les Ukrainiens n'acceptaient pas ses conditions, a indiqué la présidence française.
Selon la présidence russe, l'entretien entre les deux hommes a été un «échange de vues franc sur la situation autour de l’Ukraine». Le président russe a évoqué des désaccords avec l'«adresse du président de la République aux Français sur la guerre en Ukraine», notamment concernant «la déclaration d’Emmanuel Macron qualifiant de "mensonge" le fait que la Russie combat le nazisme en Ukraine». «Des explications raisonnées ont été fournies concernant le rôle significatif des néonazis dans la politique de Kiev», précise le communiqué.
La Russie entend poursuivre sa lutte sans compromis contre les combattants des formations armées nationalistes
D'après le communiqué du Kremlin, le président russe a également noté «qu’au cours de l’opération spéciale visant à protéger le Donbass, la Russie entend poursuivre sa lutte sans compromis contre les combattants des formations armées nationalistes qui commettent des crimes de guerre». «Le président russe a attiré l’attention sur le fait que dans son discours, Emmanuel Macron n’avait pas mentionné le fait que les dirigeants ukrainiens avaient saboté pendant sept ans les accords de Minsk et que les pays occidentaux et la France elle-même n’avaient absolument rien fait pour forcer Kiev à les mettre en œuvre», ajoute le compte rendu officiel du Kremlin.
Toujours selon la présidence russe, «les forces armées russes font tout leur possible pour préserver la vie des civils. Des armes de haute précision sont utilisées pour détruire des infrastructures exclusivement militaires.» Les autorités ukrainiennes font cependant part de nombreuses victimes civiles lors de frappes de l'armée russe dans cette opération, qui est qualifiée de guerre d'invasion par Kiev et par de nombreux pays occidentaux. Ces derniers ont d'ores et déjà annoncé des mesures de rétorsion, notamment économiques, contre la Russie ainsi que l'envoi de matériel militaire et civil à l'Ukraine. Moscou affirme de son côté ne pas viser de cibles civiles et se borner à défendre les populations vivant dans le Donbass.
Après l'entretien avec son homologue russe, Emmanuel Macron a estimé que «le pire [était] à venir» en Ukraine et a fait part de la «très grande détermination» de Vladimir Poutine à poursuivre son offensive, dont le but serait selon la présidence française «de prendre le contrôle» de tout le pays. La présidence russe a précisé qu'«il a été convenu de poursuivre les contacts à différents niveaux sur les questions soulevées lors de la conversation.»
Cet entretien intervient le même jour que la reprise des pourparlers entre la Russie et l'Ukraine à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne.