A l'ONU, la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis accusent Minsk d'orchestrer la crise migratoire
- Avec AFP
Au cours d'une réunion à huis clos convoquée d'urgence, la France, les Etats-Unis ou encore le Royaume-Uni ont affiché leur soutien à la Pologne dans la crise migratoire en cours à la frontière avec la Biélorussie.
Les membres européens et américain du Conseil de sécurité de l'ONU ont condamné le 11 novembre dans une déclaration conjointe une «instrumentalisation orchestrée d'êtres humains» par la Biélorussie à la frontière avec la Pologne afin de «déstabiliser la frontière extérieure de l'Union européenne».
La déclaration est signée par la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Norvège, l'Irlande et l'Estonie, à l'issue d'une réunion d'urgence à huis clos. Dans leur déclaration, ces pays estiment que l'objectif de Minsk est également de «déstabiliser les pays voisins» et de «détourner l'attention de ses propres violations croissantes des droits humains».
Les signataires appellent en outre à «demander des comptes» au gouvernement d'Alexandre Loukachenko, devenu selon eux une «menace pour la stabilité régionale».
Alors que plusieurs milliers de migrants sont toujours bloqués à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, Minsk a accusé ce 11 novembre l'Union européenne de refuser tout dialogue, et prévenu qu'une réponse serait donnée à toute nouvelle sanction de Bruxelles à son encontre.
«Je recommanderais aux dirigeants polonais, lituaniens et autres écervelés de réfléchir avant de parler», a prévenu Alexandre Loukachenko. «On cherche trop souvent à nous intimider avec un cinquième paquet [de sanctions]. La Pologne nous menace de fermer la frontière. Allez-y, fermez-la : moins de fugitifs s’y rendront [...] J’ai écouté ces ordures, qui sont complètement dénués de cervelle», n'a également pas hésité à lancer le président biélorusse, avant d'envisager de bloquer le transit par la Biélorussie du gazoduc transnational Yamal-Europe, et en rappelant que, récemment, le volume du transit de gaz de la Russie vers l’ouest avait considérablement augmenté. «Nous chauffons l’Europe, et eux, ils nous menacent de fermer la frontière. Et si on bloque le transit du gaz naturel vers là-bas ? [...] C’est leur affaire. S’ils ferment la frontière, ainsi soit-il», a affirmé Alexandre Loukachenko.