L'Union européenne écarte pour l'heure la possibilité d'un sommet avec Vladimir Poutine
- Avec AFP
A l'issue du sommet européen du 24 juin, plusieurs dirigeants européens ont annoncé que les conditions nécessaires à l'organisation de cette rencontre souhaitée par la France et l'Allemagne n'étaient pour l'instant pas réunies.
Ce 25 juin, plusieurs dirigeants ont annoncé à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles que l'Union européenne écartait pour le moment la possibilité d'une relance des contacts directs avec la Russie et son chef de l'Etat Vladimir Poutine. Les Etats Baltes, la Pologne, la Suède et les Pays-Bas notamment se sont opposés à la reprise du dialogue avec le président russe. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères a déclaré plus tard dans la journée que l'Union européenne était l'otage d'une «minorité agressive».
«Il n'a pas été possible de convenir aujourd'hui que nous devrions nous rencontrer immédiatement en sommet», avait annoncé la chancelière Angela Merkel, qui souhaitait une telle rencontre avec le soutien de la France. «[Il] est important que le dialogue soit maintenu et que nous travaillions sur le format de ce dialogue», a-t-elle toutefois ajouté. Elle aurait personnellement souhaité un résultat «plus audacieux».
«Il est trop tôt parce que jusqu'à présent, nous ne voyons pas de changement radical dans le comportement de Vladimir Poutine», a expliqué de son côté le président de la Lituanie Gitanas Nauseda. «S'engager sans aucune ligne rouge, sans aucune condition préalable, serait un très mauvais signal», a-t-il encore jugé.
Le Premier ministre belge Alexander De Croo a pour sa part estimé que les relations avec la Russie ne pouvaient pas «se limiter à des sanctions économiques et à des expulsions de diplomates». «A un moment donné, il faut avoir la possibilité de se réunir autour d'une table», a-t-il poursuivi.
Accord sur un dialogue avec la Russie engagé dans «des domaines d'intérêt de l'UE»
«J'ai soutenu l'Allemagne et la France pour un dialogue au plus haut niveau avec la Russie. Il convient désormais de préciser quels canaux de dialogue peuvent être utiles», a lui déploré le chancelier autrichien Sebastian Kurz.
La France et l'Allemagne avaient plaidé pour la relance d'un dialogue avec la Russie, mais l'idée de le reprendre au niveau des sommets entre l'UE et la Russie a donc divisé les dirigeants européens. Ce dialogue sera engagé dans «des domaines d'intérêt de l'UE», précisent cependant les conclusions adoptées lors du sommet. Les 27 discuteront ensuite «des formats et des conditions de ce dialogue avec la Russie», ajoute le texte.
Les dirigeants de l'UE ont appelé la Russie à faire preuve d'un «engagement plus constructif» et à «cesser ses actions contre l'UE et les pays de son voisinage». Ils se sont dits «prêts à réagir de manière ferme et coordonnée à toute nouvelle activité malveillante, illégale et perturbatrice de la Russie, en utilisant pleinement tous les instruments dont elle dispose». Moscou n'a pour l'heure pas réagi à ces accusations. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a été chargé de présenter «des options pour des mesures restrictives supplémentaires, y compris des sanctions économiques».