L'état de santé d'Alexeï Navalny n'inspire pas d'inquiétudes selon des médecins russes
Alors que des experts mandatés par l'ONU appellent au transfert en Occident de l'opposant Alexeï Navalny, invoquant son état de santé, des médecins russes de la région où il est détenu ont confirmé qu'il recevait tous les soins nécessaires.
Alexeï Navalny a reçu le 20 avril la visite de quatre médecins civils ne dépendant pas de la structure du FSIN, les services pénitentiaires russes. Selon leurs conclusions, l'opposant reçoit «tous les soins nécessaires et n'a aucun souci grave», comme l'a déclaré la déléguée aux droits de l’Homme auprès du Kremlin, Tatiana Moskalkova, citée par l'agence Ria Novosti.
«[Le 20 avril], Alexeï Navalny a reçu la visite de quatre médecins civils qui ont examiné son état de santé. Selon leurs conclusions, il continue, avec son consentement, à recevoir un mélange nutritif par perfusion intraveineuse», a-t-elle déclaré aux journalistes, ajoutant qu'elle n'avait pour l'heure «aucune inquiétude sérieuse» quant aux conclusions des autorités, qui estimaient l'état de santé de l'homme politique «satisfaisant».
Tatiana Moskalkova a en outre précisé que les médecins qui ont ausculté Navalny travaillent au sein des établissements médicaux publics de la région de Vladimir (est de Moscou), où il est détenu.
Selon les déclarations de son avocate Olga Mikhaïlova RIA Novosti, Alexeï Navalny aurait des douleurs aux jambes et au dos. De son côté, le service pénitentiaire a expliqué que, selon les résultats de l’examen médical, l’état de santé de Navalny était stable, et ajouté qu’il recevait tous les soins médicaux nécessaires dans la colonie. Le même service pénitentiaire avait annoncé le 5 avril l'hospitalisation de l'opposant pour des problèmes respiratoires et avait déjà assuré qu'il était pris en charge.
Le 31 mars sur son compte Instagram, Alexeï Navalny avait annoncé qu’il commençait une grève de la faim «pour réclamer l’autorisation à un médecin invité de lui rendre visite».
Des experts de l'ONU demandent son transfert à l'étranger
Malgré l'assurance des médecins qui l'ont ausculté, quatre experts des droits de l'Homme nommés par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU – qui affirment ne pas être habilités à parler au nom de l'opposant russe – ont exigé son transfert à l'étranger estimant qu'il était «en grave danger».
«Nous demandons instamment aux autorités russes de veiller à ce qu'Alexeï Navalny ait accès à ses propres médecins et de lui permettre d'être évacué à l'étranger pour un traitement médical urgent, comme elles l'ont fait en août 2020. Nous réaffirmons que le gouvernement russe est responsable de la vie et de la santé de monsieur Navalny pendant sa détention», écrivent-ils dans un communiqué. «Nous pensons que la vie de monsieur Navalny est en grave danger», jugent-ils.
La semaine dernière, la Direction du service fédéral pénitentiaire pour la région de Vladimir a pour sa part déclaré à RIA Novosti que Navalny se trouvait à l’hôpital de la colonie pénitentiaire numéro 2 située à Pokrov du 5 au 9 avril, après quoi, «en raison de l’amélioration de son état de santé», il a été à nouveau transféré dans son unité de détention. Le 19 avril, le service pénitentiaire a ensuite fait savoir qu’une commission de médecins avait décidé de transférer le détenu depuis la colonie vers le département pour les détenus de hôpital régional situé à Vladimir.
Alexeï Navalny purge actuellement une peine de deux ans et demi de prison ferme. La justice a révoqué en février dernier le sursis d'une condamnation remontant à 2014, pour détournements dans la filiale russe du groupe français Yves Rocher. L'opposant a été reconnu coupable de multiples violations des conditions du contrôle judiciaire exigé par cette peine avec sursis. Alexeï Navalny ne s'était pas présenté à l'enregistrement auprès de l’inspection pénitentiaire à au moins six reprises au début de l'année 2020 : le 13 janvier, le 27 janvier, le 3 février, le 16 mars, le 6 juillet et le 17 août.