Intrusion au Capitole : après la certification de Biden, les démocrates veulent destituer Trump
Le Congrès a certifié la victoire de Biden à la présidentielle dans la foulée de l'intrusion de partisans de Trump au Capitole. Les leaders démocrates veulent désormais le démettre de ses fonctions, alors qu'il a promis une «transition ordonnée».
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a qualifié le 8 janvier de «honte pour la démocratie» les violences survenues le 6 janvier au Capitole à Washington, estimant qu'elles avaient «choqué le monde entier».
«Cela est une honte pour la démocratie. Nous espérons que la transition avec [le président entrant Joe] Biden se fera calmement le 20 janvier et que les Etats-Unis retrouveront alors la paix», a déclaré à la presse à Istanbul Recep Tayyip Erdogan.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, rare soutien de Donald Trump au sein de l'Union européenne, a mis en garde contre toute «interférence» dans les affaires américaines après le chaos au Capitole, se démarquant des nombreuses condamnations internationales.
Nous ne devrions pas interférer dans ce qui se passe en Amérique, c'est leurs histoires
«Nous n'aimons pas être jugés, par conséquent ne jugeons pas les autres pays», a -t-il réagi ce 8 janvier. «Nous ne devrions pas interférer dans ce qui se passe en Amérique, c'est leurs histoires», a-t-il insisté lors de sa traditionnelle interview radiophonique hebdomadaire, ajoutant : «Nous sommes certains qu'ils parviendront à résoudre leurs problèmes.»
Un policier a succombé à des blessures reçues lors d'affrontements avec des partisans du président Donald Trump lors de leur intrusion au Capitole à Washington, a fait savoir la police le 7 janvier.
L'agent Brian Sicknick «était déployé sur les affrontements au Capitole mercredi 6 janvier 2021 et a été blessé lors de contacts physiques avec les protestataires», a écrit la police du Capitole dans un communiqué. «Il est retourné à ses quartiers et s'est effondré. Il a été emmené à l'hôpital local où il a succombé à ses blessures», a-t-elle précisé.
La porte-parole de la Maison Blanche a affirmé le 7 janvier que le président américain Donald Trump et son gouvernement condamnaient «de manière aussi ferme que possible» les violences qui ont eu lieu au Capitole.
«Je veux être claire: les violences dont nous avons été témoins hier au Capitole étaient effroyables, répréhensibles et contraires aux valeurs américaines», a déclaré Kayleigh McEnany lors d'une allocution extrêmement brève.
«Le président et son administration les condamnent de manière aussi ferme que possible», a-t-elle ajouté.
La Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a exhorté le président américain Donald Trump à «désavouer les discours faux et dangereux» et estimé que l'irruption de ses sympathisants au Capitole montrait l'impact de «l'incitation à la violence et à la haine».
«Nous sommes profondément perturbés par l'attaque de mercredi au Capitole, qui a montré clairement l'impact destructeur d'une déformation prolongée et délibérée des faits et d'une incitation à la violence et à la haine par des responsables politiques», a-t-elle déclaré dans un communiqué avant d'ajouter : «Des allégations de fraude électorale ont été faites par essayer de discréditer le droit à une participation politique.»
La présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a affirmé qu'écarter Donald Trump du pouvoir était une «urgence de la plus haute importance», l'accusant avec ses sympathisants d'avoir participé à une «tentative de coup d'Etat» comme le rapporte l'AFP.
Elle a exhorté le vice-président Mike Pence à invoquer le 25e amendement de la Constitution pour déclarer Donald Trump «inapte» à gouverner.
S'il n'agit pas, le Congrès «pourrait être prêt à avancer vers une procédure de destitution», a ajouté la présidente de la Chambre qui a, en cette qualité, le pouvoir d'ouvrir une telle procédure.
«Hier, le président des Etats-Unis a incité une insurrection armée contre l'Amérique», a-t-elle déclaré en ouverture de sa conférence de presse hebdomadaire, au Capitole, siège du Congrès.
Pelosi begins her news conference by saying, "Yesterday the President of the United States incited an armed insurrection against America." pic.twitter.com/zwSpuWFkLS
— Aaron Rupar (@atrupar) January 7, 2021Ainsi que le rapporte l'AFP, Joe Biden s'est exprimé ce 7 janvier sur l'intrusion de manifestants pro-Trump dans le capitole, la veille, évoquant «un des jours les plus sombres de l'Histoire [des Etats-Unis]».
La ministre américaine des Transports, Elaine Chao, a annoncé sa démission ce 7 janvier, au lendemain de l'intrusion dans le Capitole de partisans du président Donald Trump.
«Nous pays a vécu un événement traumatisant, totalement évitable [...] qui m'a tellement troublée que je ne peux pas l'ignorer», a-t-elle justifié dans un communiqué. Elle est le premier membre du cabinet de Donald Trump à annoncer sa démission depuis les événements de la veille.
«Stop the Steal» : les partisans du président américain Donald Trump se réunissaient pour un nouveau rassemblement de contestation de la victoire de Joe Biden à la présidentielle, ce 6 janvier à Washington DC, alors que le Congrès doit entériner cette victoire.
Récemment, un groupe de sénateurs républicains avait annoncé son intention de contester cette certification. Les élus demandent un audit sur les allégations de fraude dans les Etats clés afin de restaurer la confiance dans le processus électoral.
Donald Trump et son équipe juridique multiplient depuis des semaines les accusations d'irrégularités et de fraude électorale dans les Etats clés. Des témoignages, des vidéos d'incidents présumés, ou encore des analyses statistiques ont été présentés au cours de plusieurs audiences publiques ces dernières semaines pour appuyer ces accusations. Mais à l'heure actuelle le chef d'Etat n'a pas obtenu de succès probant devant la justice, la Cour suprême ayant refusé de statuer sur ces allégations.