Libye : Paris invite au calme après l'appel de Khalifa Haftar à «chasser l’occupant» turc
- Avec AFP
Alors que le maréchal Khalifa Haftar a appelé ses forces à reprendre les armes pour «chasser l’occupant» turc, la France l’appelle à «s’abstenir de toute reprise des hostilités».
La France a appelé le 28 décembre 2020 le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est de la Libye, à «s'abstenir de toute reprise des hostilités» et à se «concentrer» sur la recherche d'une solution politique.
«Il n'y a pas de solution militaire en Libye. La priorité va à la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020 qui prévoit le départ des forces et des mercenaires étrangers, ainsi qu'à la poursuite du processus politique sous l'autorité des Nations unies», a déclaré un porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères avant d'ajouter : «Nous appelons toutes les parties libyennes à soutenir ce processus, à s'abstenir de toute reprise des hostilités et à se concentrer sur la nomination d'un nouvel exécutif et l'organisation des échéances électorales prévues le 24 décembre 2021, comme décidé par le Forum politique libyen, sous les auspices des Nations unies.»
Le maréchal Haftar souhaite «chasser l'occupant»
Le maréchal Khalifa Haftar a appelé ses forces à reprendre les armes pour «chasser l'occupant» turc, dans un discours le 24 décembre à l'occasion du 69e anniversaire de l'indépendance de la Libye.
La Turquie, qui soutient militairement le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU, a alors averti qu'elle répliquerait à toute attaque contre ses forces en Libye.
La France, très impliquée ces dernières années dans la recherche d'une solution politique en Libye, est régulièrement soupçonnée de soutenir le maréchal Haftar, ce dont elle se défend. Après l'intervention militaire turque en janvier et l'échec de l'offensive lancée par le maréchal Haftar sur Tripoli, les cartes ont été en partie rebattues dans le conflit libyen.
Des pourparlers interlibyens se sont aussi conclus par un accord sur des élections nationales en décembre 2021, mais pas sur les têtes de l'exécutif censé accompagner la transition.