Lever les sanctions avec l'Occident ? «Tout dépend de capitales bien connues», selon le Kremlin
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, s'est exprimé, ce 23 mars, sur une éventuelle suspension des sanctions économiques entre la Russie, l'UE et les Etats-Unis ; soulignant que la décision appartenait aux «capitales bien connues».
L'idée de lever les restrictions mutuelles entre la Russie et certains pays occidentaux, dont les Etats-Unis, dans le contexte de la propagation de la pandémie de Covid-19 est «intéressante», mais la solution à ce problème ne dépend pas de Moscou, a déclaré ce 23 mars le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
«L'idée même de [lever les sanctions mutuelles] est, bien sûr, digne d’intérêt», a-t-il ainsi souligné dans des propos rapportés par l'agence de presse russe Tass. Et de poursuivre : «Maintenant que nous sommes confrontés à une période aussi tendue au niveau de la conjoncture économique internationale, la situation liée aux prix des transporteurs d'énergie, avec un déclencheur aussi provocateur qu'est le coronavirus, bien sûr, ces restrictions ne font qu'aggraver la situation.»
Vers une remise en cause des sanctions économiques grâce à la pandémie de Covid-19 ?
Mais le responsable du Kremlin a tenu à noter que «tout ici dépend[ait] de capitales bien connues», faisant implicitement référence aux capitales des pays occidentaux, qui se refusent à faire évoluer leur position.
«Je ne sais pas si des préparatifs pour de telles mesures unilatérales sont faits et je ne sais pas non plus si cela est jugé approprié», a par ailleurs déclaré Dmitri Peskov en réponse à une question sur la possibilité pour Moscou d'être le premier à annuler les contre-sanctions prises par Moscou en réaction.
Il a également indiqué que les sanctions économiques actuellement appliquées à la Russie – en particulier depuis le rattachement de la Crimée après un référendum en 2014, mais également pour une prétendue ingérence dans les élections américaines – n'auraient jamais dû être approuvées par le Conseil de sécurité des Nations unies. Avant, enfin, de préciser qu'un grand nombre de ces sanctions et restrictions commerciales instaurées par les Etats-Unis et l'Union européenne étaient illégales du point de vue du droit international.
Plus tôt, le sénateur russe Konstantin Kosachev avait demandé, en pleine épidémie de Covid-19 et des fluctuations monétaires qu'elle entraîne, de lever toutes les sanctions économiques. Le 18 mars, il avait évoqué via sa page Facebook la nécessité d'un «accord mondial sur une levée unique et totale de toutes sanctions économiques autres que celles imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies». Le sénateur avait également suggéré qu'un tel accord pourrait être «initié par les Etats des BRICS [Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud], soutenu par les pays du G20 puis certifié par le Conseil de sécurité de l'ONU».