Autriche : le chancelier décide de dissoudre une confrérie étudiante à cause de chants antisémites
Révélée par l'hebdomadaire autrichien Falter le 24 janvier, l'existence d'un livre de chants comportant plusieurs hymnes en l'honneur du Troisième Reich a suscité une vague d'indignation en Autriche.
Le chancelier autrichien Sebastian Kurz s'est engagé ce 31 janvier à dissoudre la confrérie étudiante controversée Germania zu Wiener Neustadt. D'après le média allemand Deutsche Welle, ce groupuscule, revendiquant des positions néo-nazies, aurait utilisé dans ses rituels potaches un livret de chansons dont certains textes faisaient l'apologie de l'Holocauste juif durant la Seconde Guerre mondiale.
L'un de ces chants comporte notamment la strophe «Donnez-nous plus de gaz, anciens Germains, afin d'atteindre le septième million», allusion transparente à la «solution finale» mise en œuvre par le Troisième Reich et aux six millions de juifs morts pendant la Seconde Guerre mondiale.
Fondée durant la Première Guerre mondiale, Germania zu Wiener Neustadt fait partie d'un réseau d'organisations nationalistes et pangermanistes. Son slogan est : «Allemand et fidèle dans les épreuves et dans la mort.»
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— RT France (@RTenfrancais) 16 octobre 2017
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Le scandale a récemment pris de l'ampleur lorsque l'hebdomadaire autrichien Falter a révélé le 24 janvier dernier qu'Udo Landbauer, vice-président de Germania zu Wiener Neustadt, aviat été l'un des candidats du Parti anti-immigration autrichien FPO (Parti de la liberté d'Autriche) aux élections législatives d'octobre 2017.
L'affaire est d'autant plus embarrassante pour Sebastian Kurz, du parti conservateur (OVP), qu'il a conclu une alliance en décembre 2017 avec le FPO pour pouvoir gouverner le pays. Après avoir amendé la ligne de l'OVP, dont il a pris le contrôle en mai 2017 pour adopter un discours plus ferme à l'encontre de l'immigration, le jeune chancelier de 31 ans s'est attiré de nombreuses critiques en acceptant de former une coalition avec le FPO. Depuis la conclusion de l'accord entre les deux partis, plusieurs milliers d'Autrichiens sont descendus dans la rue pour manifester en scandant : «Ne laissez pas les nazis gouverner.» Un magazine satirique allemand avait même appelé à tuer «bébé Hitler» (Sebastian Kurz), déclenchant une enquête de la section antiterroriste autrichienne.