Attentat à la bombe dans un bus à Jérusalem : la tension monte d'un cran en Israël
Dans ce qui ressemble à une escalade de violence, une bombe a explosé ce lundi 18 avril dans un bus à Jérusalem, faisant au moins 21 blessés et provoquant un important incendie.
En fin d'après-midi, une explosion a eu lieu à bord d'un bus qui circulait à proximité d'autres véhicules près de la ligne séparant le secteur occidental de la ville, israélien, du secteur oriental, palestinien et occupé par Israël. Parmi les 21 blessés, deux sont dans un état grave et la majorité sont victimes de brûlures, selon les secours.
La police israélienne a, durant plusieurs heures, laissé planer le doute sur les causes de cette explosion, alors que des attaques contre des Israéliens secouent Israël, les Territoires palestiniens et Jérusalem depuis des mois. En soirée toutefois, le service de sécurité intérieure israélien, le Shin Beth, a parlé d'une «attaque terroriste».
Netanyahu : «Nous allons régler nos comptes avec ces terroristes»
L'enquête «a montré qu'une bombe avait explosé dans la partie arrière du bus, provoquant un incendie et blessant des passagers», a détaillé un communiqué de la police. Un autre bus et une voiture à proximité ont été endommagés par l'explosion survenue rue Moshé Baram.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a promis de «trouver celui qui a préparé cet engin explosif», assurant : «Nous allons régler nos comptes avec ces terroristes [...] Nous menons une bataille permanente contre le terrorisme, le terrorisme au couteau, le terrorisme armé, celui des bombes, des roquettes et des tunnels», a-t-il poursuivi, alors qu'Israël a annoncé lundi avoir détruit un tunnel creusé, selon l'armée, par le Hamas.
La dernière attaque palestinienne contre un bus à Jérusalem remonte à 2011 et avait coûté la vie à une touriste britannique. En 2013, une bombe avait explosé à bord d'un bus vide à Tel-Aviv, et les autorités avaient à l'époque parlé d'une attaque «terroriste».
«Une réponse naturelle aux crimes sionistes», selon le Hamas
Jusqu'ici, l'attaque n'a pas été revendiquée mais le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, l'a «saluée», en la présentant comme «une réponse naturelle aux crimes sionistes [...], notamment les exécutions sommaires».
Le Hamas fait allusion aux assaillants palestiniens présumés, abattus par les forces israéliennes alors qu'ils s'en prenaient à des Israéliens, lors des attaques majoritairement à l'arme blanche qui ont marqué un récent cycle de violences né aux abords de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem.
De nouvelles violences autour de ce site, le plus sacré du judaïsme et le troisième lieu saint de l'islam, pourraient de nouveau éclater alors que débutent vendredi soir les célébrations de la Pâque juive. S'il est confirmé que cette attaque a été menée par un ou des Palestiniens, cela marquerait une escalade dans les violences qui ont fait depuis octobre 201 morts palestiniens et 28 israéliens, mais avaient sensiblement baissé ces dernières semaines. Signe que les esprits restent à vif, l'attaque a déclenché une vive altercation entre représentants palestinien et israélien à l'ONU lors d'un débat au Conseil de sécurité sur la situation au Proche-Orient.
L'ambassadeur israélien Danny Danon a exigé que le représentant palestinien Ryad Mansour condamne l'attaque, lui lançant : «Honte à vous qui glorifiez le terrorisme!». «C'est vous qui devriez avoir honte pour avoir tué des enfants palestiniens !» a répliqué Ryad Mansour.
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