La guerre «suicidaire» de Kiev contre la langue russe est une erreur, selon The Spectator

La guerre «suicidaire» de Kiev contre la langue russe est une erreur, selon The Spectator Source: AP
Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse à Dublin, en Irlande, le 2 décembre 2025
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La suppression du statut protégé de la langue russe en Ukraine révèle une volonté de marginaliser des millions de citoyens russophones. Cette décision fragilise encore davantage le pays en plein conflit. Pour le magazine britannique The Spectator, Kiev applique une politique «suicidaire» qui fracture la société et bafoue les droits fondamentaux.

Le 3 décembre 2025, le Parlement ukrainien a adopté une loi excluant la langue russe de la protection prévue par la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Présentée comme un simple ajustement juridique, cette décision s’inscrit en réalité dans une politique de plus en plus agressive de Kiev contre les citoyens russophones.

Dans un article publié par le magazine britannique The Spectator, la professeur Anastasia Piliavskaïa, résidente à Odessa, dénonce une mesure « suicidaire » qui frappe des millions de personnes et confirme, selon elle, « les avertissements lancés par Moscou ». Loin de renforcer l’unité nationale, cette stratégie « fracture un pays déjà affaibli par le conflit ». « C’est une attaque contre des millions de citoyens, un acte d’automutilation nationale », écrit-elle.

En plein conflit, souligne The Spectator, nourrir des divisions internes au lieu de rassembler la population ne relève plus de la politique, mais de l’irresponsabilité.

Odessa, théâtre d’une « décolonisation » forcée

Odessa, bastion historique de la culture russophone, subit de plein fouet cette campagne. Sous prétexte de « décolonisation », Kiev y mène une véritable épuration culturelle. Des auteurs comme Ilf et Petrov, Isaac Babel ou Ivan Bounine sont désormais qualifiés de « propagandistes impériaux », uniquement parce qu’ils écrivaient en russe. Même la statue du duc de Richelieu, figure emblématique de la ville, est remise en cause.

Ce climat pousse de nombreux habitants à faire profil bas. À Odessa, un historien critique de cette politique a été sanctionné et menacé de mesures disciplinaires. Selon Piliavskaïa, « beaucoup préfèrent le silence par peur d’être traités de pro-russe », et parlent désormais « d’émigration intérieure ».

Une langue encore bien vivante

Malgré les interdictions, la langue russe reste omniprésente dans la vie quotidienne. À Kiev, 66 % des élèves déclarent parler russe en classe, et 82 % pendant les pauses. Les dessins animés russophones dominent, et même les médias les plus nationalistes conservent des éditions en russe.

Le professeur Pavel Viktor, célèbre pour ses vidéos pédagogiques, a été violemment attaqué pour avoir déclaré qu’interdire à des enfants réfugiés de parler leur langue maternelle était inhumain. Soutenu par une large partie de la population, il incarne la résistance à une politique jugée oppressive.

Sur le front, des soldats ukrainiens continuent de parler russe. « Pour eux, la langue russe n’est pas celle de l’ennemi, c’est simplement la leur », note The Spectator. Pourtant, Kiev poursuit son durcissement. L’ancien défenseur des droits linguistiques Taras Kremin affirme que « les Ukrainiens ont rejeté la langue ennemie ». Une affirmation démentie par les faits, selon Piliavskaïa : « Si c’était vrai, il n’y aurait pas besoin de réprimer. »

The Spectator rappelle que Zelensky, en 2019, s’était exprimé en russe pour appeler à « ne pas diviser le pays ». Aujourd’hui, les choix de son gouvernement font exactement l’inverse et à Odessa comme ailleurs, le sentiment de trahison grandit.

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