La Chine résistera aux sanctions américaines en poursuivant l'achat de pétrole russe, selon le secrétaire au Trésor américain

Malgré les menaces de tarifs douaniers exorbitants pour l’acquisition de pétrole russe, Pékin a fermement indiqué que sa politique énergétique relève de sa souveraineté, selon les récentes déclarations de Scott Bessent.

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La Chine reste engagée dans l’achat de pétrole russe malgré la menace de droits de douane américains, selon les déclarations du secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, dans la journée du 29 juillet, à l’issue de deux jours de négociations commerciales sino-américaines à Stockholm.

Selon Scott Bessent, Pékin avait fait part de sa résolution à défendre sa souveraineté énergétique, même dans le cas où les législateurs américains venaient à ratifier de nouvelles sanctions de grande ampleur.

Le président américain Donald Trump a réduit son délai de 50 jours pour un accord de paix avec l'Ukraine à seulement 10 jours, menaçant de lourdes sanctions dans le cas où aucune résolution ne serait trouvée, et ce, en imposant notamment des droits de douane secondaires de 100 % sur les pays acheteurs des exportations russes.

Des officiels russes ont critiqué la menace de Donald Trump, affirmant qu'elle compromettait les efforts de paix en Ukraine.

Des tarifs douaniers pouvant augmenter jusqu'à 500 %

Le secrétaire américain au Trésor a déclaré qu'un projet de loi, actuellement examiné par le Congrès, autoriserait le président Trump à imposer des droits de douane allant jusqu'à 500 % pour l’acquisition de pétrole russe sanctionné. Cette mesure pourrait inciter les alliés des États-Unis à adopter des démarches similaires dans une tentative d’étouffer les revenus énergétiques de Moscou.

« Je pense que quiconque achète du pétrole russe sanctionné devrait être prêt à cela », a déclaré Scott Bessent aux journalistes.

La politique intérieure chinoise dicte ses achats de pétrole russe 

Les officiels chinois ont toutefois clairement indiqué, lors des discussions, que Pékin considérait l'énergie comme une question de souveraineté nationale et qu'il continuerait d'acheter du pétrole russe en fonction des priorités de sa politique intérieure.

« Les Chinois prennent leur souveraineté très au sérieux. Nous ne voulons pas entraver leur souveraineté, s’ils souhaitent payer des droits de douane de 100 % », a déclaré Scott Bessent.

La Chine reste le premier acheteur de pétrole russe, avec plus de 2 millions de barils par jour, soit près de 20 % de ses importations totales de brut, suivie par l'Inde et la Turquie.

Les sanctions occidentales imposées depuis trois ans ont remodelé les flux énergétiques mondiaux, incitant Moscou à se tourner vers l'est pour trouver acquéreur à son pétrole.

Depuis 2022, la Chine et l'Inde ont fortement augmenté leurs achats de pétrole russe. En mai dernier, l'Inde est devenue le deuxième acheteur d’hydrocarbures russes, avec des importations estimées à 4,9 milliards de dollars, dont environ 72 % de pétrole brut, selon le Centre for Research on Energy and Clean Air (un groupe de réflexion à but non lucratif qui étudie l'énergie et la pollution de l'air).