Tentatives de désobéissance civile en Arménie : les opposants bloquent des routes, 226 interpellations
Les opposants à la nouvelle délimitation de la frontière avec l'Azerbaïdjan exigent la démission du Premier ministre arménien, Nikol Pachinian. Menés par l'archevêque Bagrat Galstanian, qui a appelé à la désobéissance civile, ils ont tenté de bloquer des axes routiers à Erevan.
Le mouvement de désobéissance civile prend de l'ampleur en Arménie, comme le précise le ministère arménien de l'Intérieur dans un communiqué ce 27 mai : «226 citoyens ont été interpellés pour avoir refusé d'obéir aux injonctions légitimes de la police.»
Plusieurs centaines de manifestants anti-gouvernementaux ont en effet tenté dans la matinée de bloquer plusieurs axes routiers de la capitale arménienne, pour protester contre la cession de villages à l’Azerbaïdjan, dans le cadre de pourparlers de paix.
Le correspondant de RIA Novosti a rapporté que plusieurs rues étaient bloquées et que la police avait commencé à procéder à des interpellations. Les manifestants ont également organisé un cortège dans les rues centrales d'Erevan.
La veille, le chef du diocèse de Tavush de l'Église apostolique arménienne, l'archevêque Bagrat Galstanian, leader de la contestation, avait exigé la démission du Premier ministre arménien Nikol Pachinian et la fin de la nouvelle délimitation de la frontière avec l'Azerbaïdjan. Il avait appelé ses partisans à lancer des actions de désobéissance massive ce 27 mai.
«Notre peuple veut changer la réalité amère qui nous a été imposée», avait clamé Bagrat Galstanian devant une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes. La fixation de la frontière instable avec l'Azerbaïdjan «ne doit se faire qu'après la signature d'un traité de paix» avec Bakou, a-t-il ajouté.
Les opposants ont demandé que l'archevêque se porte candidat au poste de Premier ministre d'Arménie.
Pachinian dit vouloir éviter un nouveau conflit
L'annonce du transfert sous l'autorité de Bakou de quatre villages a provoqué la colère de l’opposition arménienne ainsi que celle des habitants des zones frontalières de l’Azerbaïdjan qui reprochent à Nikol Pachinian de «céder» des territoires.
De son côté, le Premier ministre arménien, en quête d’une normalisation des relations avec l’Azerbaïdjan voisin après plusieurs décennies de tensions et de conflits, soutient que ces villages ne font pas partie du «territoire souverain et internationalement reconnu» de son pays, et qu’ils étaient «auparavant azerbaïdjanais».