Crash de l’hélicoptère du président iranien : Loukachenko pointe du doigt les sanctions américaines
Lors d’une conférence de presse le 24 mai à Minsk, aux côtés de son homologue russe Vladimir Poutine, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a vivement critiqué les sanctions des États-Unis contre l’Iran, estimant qu’elles ont pu avoir un impact sur la maintenance de l’hélicoptère Bell qui transportait le président iranien Ebrahim Raïssi.
«En tant que personne, et non en tant que président, je dirai que la position vile et ignoble des États-Unis a conduit à cela», a déclaré le président biélorusse Alexandre Loukachenko lors d’une conférence de presse conjointe le 24 mai à Minsk. Il répondait à la question d’un journaliste sur l’impact de la mort du président iranien, Ebrahim Raïssi, tué le 19 mai avec son ministre des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian et d'autres responsables iraniens dans le crash d’un hélicoptère Bell 212 dans le nord du pays.
«Je veux dire, tout d’abord, que ces canailles n’avaient pas le droit d’imposer des sanctions contre des navires, contre des avions, des hélicoptères qui transportent des personnes», a ajouté Loukachenko. «Ils ont interdit à leurs entreprises d'entretenir [l'hélicoptère de Raïssi, ndlr.], c’est donc aussi de leur faute», a-t-il accusé.
«Les personnes qui accompagnaient le Président Raïssi ont volé à bord de deux hélicoptères qui, semble-t-il, étaient de production russe», a enchainé Vladimir Poutine. Appareils qui ont «suivi le même couloir aérien, dans les mêmes conditions et ils sont arrivés à destination sans aucun problème», a ajouté le président russe.
«Nous n’allons pas du tout nous excuser pour notre régime de sanctions», assure la diplomatie américaine
«Nous continuerons […] à appliquer pleinement notre régime de sanctions, y compris nos régimes de sanctions sur les aéronefs utilisés par le gouvernement iranien», avait déclaré le 20 mai, lors d’un point presse, Matthew Miller, assurant que les États-Unis n’allaient «pas du tout» s’excuser pour leur régime de sanctions.
«En fin de compte, c'est le gouvernement iranien qui est responsable de la décision de faire voler un hélicoptère vieux de 45 ans dans ce qui a été décrit comme de mauvaises conditions météorologiques, et aucun autre acteur», a ajouté le porte-parole du Département d'État, interrogé sur les accusations de l'ancien chef (2013-2021) de la diplomatie iranienne, Mohammad Djavad Zarif.
«L'un des principaux responsables de la tragédie d'hier sont les États-Unis qui ont imposé un embargo sur la vente d’avions et de pièces détachées à l’Iran et ne permettent pas au peuple iranien de bénéficier de bons équipements aéronautiques», avait accusé auprès d’Associated Press le diplomate iranien, lui-même placé en 2019 sous sanctions américaines.
Téhéran n'a pas encore déterminé la cause du crash du 19 mai. D’après les résultats préliminaires publiés le 23 mai par l'armée iranienne, l'appareil n'a jamais dévié de sa trajectoire de vol. Selon le rapport, l’hélicoptère s'est écrasé sur le flanc avant de prendre feu.