Levant : les tensions montent d'un cran entre Washington et Téhéran
Le Pentagone a annoncé le 26 octobre avoir effectué des «frappes d'autodéfense» contre des installations des Gardiens de la révolution en Syrie. Depuis plusieurs semaines, les bases américaines en Syrie et en Irak sont prises pour cible par les milices affiliées à l'Iran.
La tension continue de monter entre les Etats-Unis et l'Iran. Les deux ennemis soutiennent des camps opposés dans le conflit entre le Hamas et Israël. Cette rivalité irano-américaine se joue également sur le territoire syrien et irakien. Lloyd Austin, le ministre américain de la Défense, a annoncé le 26 octobre dans un communiqué que Washington avait frappé les Gardiens de la révolution en Syrie.
«Les forces militaires américaines ont mené des frappes d'autodéfense contre deux installations dans l'est de la Syrie utilisées par le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien et des groupes affiliés», précise le communiqué. Deux frappes qui «sont séparées et distinctes du conflit en cours entre Israël et le Hamas, et ne constituent pas un changement dans notre approche» concernant cette guerre, a déclaré Lloyd Austin.
Le département américain de la Défense justifie ses frappes en «réponse à une série d'attaques en cours et pour la plupart infructueuses contre le personnel américain en Irak et en Syrie par des milices soutenues par l'Iran», précisant que les tirs des milices avaient causé un mort côté américain, suite à «une crise cardiaque».
Les bases américaines prises pour cible
Depuis le début des hostilités entre le Hamas et les forces israéliennes le 7 octobre, les bases américaines sont régulièrement prises pour cible par les milices affiliées à Téhéran. D'après le média libanais Al-Mayadeen, ce fut notamment le cas le 19 octobre de la base Al-Tanf en Syrie à la frontière irako-jordanienne ainsi que du champ pétrolier de Conoco à l'est de l'Euphrate.
Le même jour, selon Reuters, des tirs de roquettes et de drones auraient ciblés la base aérienne d'Ain al-Asad ainsi qu'un centre militaire américain non loin de l'aéroport de Bagdad.
La présence des soldats américains dans la région est de plus en plus critiquée, car illégale. Selon Washington, ses 900 militaires présents en Syrie apportent un soutien aux forces démocratiques syriennes dirigées par les Kurdes à l'est de l'Euphrate dans une zone pétrolifère. Cette présence empêche notamment le gouvernement syrien de recouvrer le contrôle d'un large pan de ses puits de pétrole.
Aux quatre coins du Moyen-Orient, les tensions se multiplient entre les milices pro-iraniennes et les Etats-Unis. Toujours le 19 octobre, le Pentagone avait annoncé qu'un de ses destroyers en mer Rouge avait intercepté plusieurs drones et trois missiles tirés depuis le Yémen par les Houthis «se dirigeant potentiellement vers des cibles en Israël».
Suite à l'attaque sanglante du Hamas contre Israël et le début du siège de la bande de Gaza par Tsahal, Washington a dépêché deux porte-avions et mis en état d'alerte 2 000 soldats pour un éventuel déploiement dans la région.