Barrage de Kakhovka : l'Occident accuse la Russie, le Kremlin dénonce un «sabotage délibéré» de Kiev
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a écarté les accusations occidentales de crime de guerre à la suite de la destruction partielle du barrage de Kakhovka, dans la région de Kherson.
La Russie nie fermement les allégations d'implication par l'Occident dans l'attaque contre la centrale hydroélectrique de Kakhovskaya, a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. Selon celui-ci, ce «sabotage délibéré» est dû au fait que Kiev n'atteint pas ses objectifs dans ses tentatives de contre-offensive.
Au matin du 6 juin, le barrage hydroélectrique de Kakhovka, situé dans les zones russes de la région de Kherson, a été partiellement détruit. Quelque 80 agglomérations sont menacées, et la ville de Novaïa Kakhovka est déjà inondée.
L'Occident, toujours prompt dans les condamnations
Le chancelier allemand Olaf Scholz a estimé que l'attaque contre le barrage de Kakhovka donnait à la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine une «nouvelle dimension», s'inscrivant «dans la lignée de nombreux crimes que nous avons vus en Ukraine, commis par des soldats russes», dans une interview accordée aux chaînes WDR et ZDF.
Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg s'est dit scandalisé par l'attaque qui «démontre une fois de plus la brutalité de la guerre menée par la Russie».
«Un acte odieux», a tweeté le chef de la diplomatie britannique James Cleverly, ajoutant que «l'attaque intentionnelle d'infrastructures exclusivement civiles est un crime de guerre».
«Le monde doit réagir», a quant à lui lancé Volodymyr Zelensky sur Telegram, accusant de surcroît la Russie «d'écocide».
Menace sur l'approvisionnement en eau de la Crimée
L'attaque contre la centrale hydroélectrique de Kakhovskaya a été lancée «sur ordre de Kiev», l'Ukraine doit donc assumer «l'entière responsabilité» des conséquences de cette situation, a rétorqué Dmitri Peskov. Selon lui, le sabotage risque d'entraîner des conséquences très graves pour plusieurs dizaines de milliers d'habitants de la région.
L'un des objectifs de ce sabotage est de priver la Crimée d'eau, a-t-il ajouté. L'approvisionnement en eau du canal de Crimée du Nord a été réduit, a-t-il expliqué, se voulant néanmoins rassurant, du fait d'une certaine «marge de sécurité», des mesures préventives ayant été prises.
Aussi Dmitri Peskov a-t-il rapporté que Vladimir Poutine avait reçu les rapports du ministère de la Défense et d'autres départements sur la situation à la centrale hydroélectrique.
Le barrage de Kakhovka, pris dès le début de l'offensive russe en Ukraine, permet notamment d'alimenter en eau la péninsule de Crimée, rattachée à la Russie en 2014. Aménagé sur le fleuve Dniepr en 1956, pendant la période soviétique, l'ouvrage est construit en partie en béton et en terre. Il s'agit de l'une des plus grandes infrastructures de ce type dans la région.