Explosions des gazoducs Nord Stream : Hersh pointe un sabotage américain «à des fins politiques»
Le journaliste américain Seymour Hersh a accordé une interview pour l'émission Going Underground, diffusée sur RT. Il y expose une nouvelle fois des éléments appuyant la thèse d'un sabotage des gazoducs Nord Stream commandité aux Etats-Unis.
Lors d'une l'interview accordée à son confrère britannique Afshin Rattansi sur le plateau de l'émission Going Underground, qui a été diffusée sur RT International, le journaliste américain Seymour Hersh a une nouvelle fois imputé à Washington une responsabilité directe dans les explosions de septembre 2022 des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique. Début février, le célèbre journaliste d'investigation spécialisé dans les questions de défense – qui a notamment obtenu le prix Pulitzer pour sa couverture du massacre de My Lai durant la guerre du Vietnam – avait mis en ligne un article accablant de hauts responsables américains.
Ils ont placé les bombes à l'aide de plongeurs de la marine [...]. Ils ont [finalement] compris qu'ils avaient fait cela à des fins politiques
Seymour Hersh affirme notamment que les membres du groupe qui auraient réalisé l'opération ont été contrariés par les allusions implicites, début 2022, du président Joseph Biden ou encore de la haute responsable américaine Victoria Nuland, au sujet d'un sabotage qui avait vocation à rester secret.
«Les membres du groupe ont finalement fait leur travail, ils ont rendu tout cela possible, ils ont placé les bombes à l'aide de plongeurs de la marine, la bombe est restée là pendant des mois [...]. Ils ont [finalement] compris qu'ils avaient fait cela à des fins politiques, [que] cela n'allait pas empêcher la guerre mais que le but était d'empêcher l'Allemagne et l'Europe de l'Ouest, au cas où l'hiver arriverait rapidement, de rouvrir les gazoducs», affirme-t-il.
Pour rappel, Seymour Hersh avait déjà assuré, dans sa publication initiale, avoir obtenu des éléments d'«une source ayant une connaissance directe de la planification opérationnelle [du sabotage]». «Les plongeurs [ayant mené l'opération] n'appartenaient [pas] au Commandement des opérations spéciales des Etats-Unis, dont les opérations secrètes doivent faire l'objet d'un rapport au Congrès et d'un briefing préalable aux dirigeants du Sénat et de la Chambre des représentants [...]. L'administration Biden faisait tout son possible pour éviter les fuites alors que la planification se déroulait à la fin de 2021 et dans les premiers mois de 2022», a notamment écrit Seymour Hersh dans son article paru le 8 février.