Rétropédalage du pape, le Vatican présente ses excuses après ses propos sur les minorités russes
Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe, a fait savoir que le Vatican s'était excusé de ses propos sur les minorités russes. Le pape avait notamment accusé les Tchétchènes et les Bouriates d'être «les plus cruels» en Ukraine.
Après avoir accusé le 28 novembre les minorités ethniques russes d'être «les plus cruelles» en Ukraine, le pape François a présenté ses excuses à la Russie.
Lors d'un point presse, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a précisé le 15 décembre que le Saint-Siège était revenu sur ses propos. Par ailleurs, le directeur du service de presse du Vatican, Matteo Bruni, a indiqué : «A l'heure actuelle je peux confirmer qu'il y a eu des contacts diplomatiques en ce sens.»
«Ce n'est même plus de la russophobie, c'est de la perversion», avait réagi Zakharova
En effet, dans une interview accordée au journal jésuite américain America, publiée le 28 novembre, le pape avait évoqué la «cruauté» à laquelle l'Ukraine serait confrontée dans l'offensive russe. «Quand je parle de l'Ukraine, je parle de la cruauté parce que j'ai beaucoup d'informations sur la cruauté des troupes» qui arrivent sur le front, avait déclaré le souverain pontife, qui s'était exprimé en espagnol. «Les plus cruels sont peut-être ceux qui viennent de Russie, mais qui ne sont pas de tradition russe, comme les Tchétchènes, les Bouriates, etc.», a-t-il déclaré.
Des propos qui avaient provoqué l'ire de Moscou. «Ce n'est même plus de la russophobie, c'est de la perversion», avait fustigé le jour même sur Telegram Maria Zakharova. Une condamnation à laquelle s’était joint le chef spirituel des bouddhistes de Bouriatie. «Contre toute attente, le chef des catholiques dans le monde s'est senti forcé d'avoir des mots malveillants pour notre peuple», a ainsi regretté le lama Damba Aïoucheïev. De son côté, le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov avait qualifié les allégations du Vatican de «propagande». «J’aurais pu lui rappeler en guise de réponse l'Inquisition, les croisades», avait-t-il lancé dans un message publié le 30 novembre, évoquant aussi «les récentes exécutions de soldats russes non armés» par les forces ukrainiennes.