«Rien ne m’est plus étranger que le souverainisme» : Hidalgo présente son programme pour l'Europe
La candidate socialiste à l'élection présidentielle a publié un texte programmatique sur l'Europe baptisé : «Un projet social et écologiste pour vivre mieux». La maire de Paris y expose dès les premières lignes une violente critique du souverainisme.
En préambule de son «premier texte programmatique sur l'Europe», mis en ligne le 16 décembre sur le site du Grand continent – jeune revue qui se veut «adaptée aux singularités de l’environnement européen» –, Anne Hidalgo a évoqué sa vision critique du souverainisme de gauche comme de droite.
Sur cette question, la candidate socialiste à l'élection présidentielle, donne le ton dès les premières lignes : «Un vent mauvais souffle sur le débat européen. Le souverainisme diffuse son poison chaque jour plus largement», écrit en effet l'actuelle maire de Paris, avant d'enfoncer le clou en ces termes : «Rien ne m’est plus étranger que le souverainisme qu’il soit de gauche, de droite ou d’extrême droite.»
«Notre seul véritable outil, c’est le renforcement et l’autonomie de l’Union européenne»
«Parlement européen aux prérogatives élargies», «Union européenne de la santé» ou encore «doctrine stratégique commune» : Anne Hidalgo a présenté dans ce texte son projet pour «vivre mieux».
«Notre seul véritable outil, c’est le renforcement et l’autonomie de l’Union européenne», plaide par exemple la candidate socialiste qui explique vouloir «faire de l'humain et de la planète les nouvelles priorités politiques de la construction européenne».
«Défense de la dignité humaine, salaire et revenu minimum, lutte contre la pauvreté, droits des femmes et droit à l’avortement, mise en œuvre encore plus volontariste du pacte vert» : tel est l'agenda qu'esquisse celle qui propose par ailleurs que le Parlement européen «partage l'initiative des lois et puisse amender le budget pluriannuel», tout en lui donnant la possibilité «d'avoir le dernier mot dans l'adoption de la loi en pouvant passer outre l'opposition du Conseil» à la condition d'«obtenir une majorité qualifiée des deux tiers».
Selon elle, le droit européen est «à la racine de la construction de l'Union». «Inverser l’ordre juridique équivaudrait à vouloir sortir de l’Union», estime-t-elle, alors que certains de ses rivaux ont récemment remis en cause la primauté du droit européen sur le droit national.
«Il n’y a pas de place pour la démocratie illibérale en Europe», martèle-t-elle.
Sur l'écologie, Anne Hidalgo appelle à «mettre en œuvre un véritable correctif carbone» aux frontières de l'Union européenne et exhorte les 27 à «une réponse plus exigeante», avec «des objectifs précis et un calendrier par pays», et «une révision» des politiques dont la politique agricole commune (PAC).