Orban représente un «adversaire politique» mais reste un «partenaire européen» selon Macron
Evoquant la question des pays d'Europe centrale et notamment celle de la Hongrie, Emmanuel Macron a affirmé que le Premier ministre Viktor Orban était un «adversaire politique», lors de son discours consacré la présidence française de l'UE.
Evoquant la Hongrie et son gouvernement lors de son discours consacré la présidence française de l'UE le 9 décembre, Emmanuel Macron a affirmé que le Premier ministre hongrois était un «adversaire politique». Le président français, qui doit rencontrer Viktor Orban à Budapest le 13 décembre, a ainsi voulu marquer sa nette différence avec le dirigeant hongrois.
Néanmoins, immédiatement après avoir qualifié Viktor Orban d'«opposant», Emmanuel Macron a très vite nuancé ses propos en affirmant que le Premier ministre hongrois était également un «partenaire européen autour de la table [des négociations]». «Il est important de rappeler cette grammaire. Nous sommes 27 chefs d'Etat et de gouvernement autour de la table et quelles que soient nos sensibilités politiques [...], nous devons travailler ensemble pour notre Europe», a-t-il précisé.
Et de poursuivre : «Mon devoir [...] c'est d'aider à construire des compromis utiles pour l'Europe [...] et Viktor Orban sait aussi faire ce travail.»
Malgré les différences, des possibilités de convergence existent entre la France et la Hongrie
Emmanuel Macron a voulu rappeler que bien qu'il puisse y avoir «des désaccords profonds» entre la France et la Hongrie, les deux pays ont la possibilité de permettre à l'Europe «d'avancer» sur plusieurs dossiers. Citant la «souveraineté» et le «modèle de croissance», le président français estime que ces thématiques représentent des possibilités de convergence entre les deux pays.
Evoquant «les valeurs de l'Europe», Emmanuel Macron a abordé la question de l'Etat de droit qui nourrit parfois des tensions entre des pays membres de l'UE et Bruxelles. «Ces questions ne doivent pas opposer l'est et l'ouest de notre continent, [il s'agit] d'un combat politique existentiel pour notre union», a-t-il assuré, se montrant favorable à la création de nouveaux instruments «pour aider à faire vivre [les] libertés démocratiques».
Pour le chef de l’Etat «il y a des forces politiques qui remettent en cause, ce qui est ce socle de valeurs, de droits, qui a fait notre Europe. Nous devons aussi réfléchir à des nouveaux outils, pas seulement de sanctions, mais également d’encouragement, d’accompagnement». Sans les mentionner, le président français vise notamment, sans le dire explicitement, la Hongrie et la Pologne, en conflit avec l’UE ces derniers mois.
Lors de sa prochaine visite en Hongrie, Emmanuel Macron est censé s'entretenir avec des représentants du groupe de Visegrad, la Hongrie ayant la présidence de celui-ci. Le groupe de Visegrad est un terme désignant un ensemble de quatre pays d’Europe centrale : la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie. Les membres du groupe de Visegrad affichent des positions relativement similaires défendant la souveraineté des Etats membres au sein de l’Union européenne, le marché unique et se montrant critique concernant la politique migratoire de l'UE.